Le comité économique et social (CSE) remplace les délégués du personnel , les élus au comité d’entreprise et les élus au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
La première élection a eu lieu du 8 au 18 octobre.
Sur le site de Toulon, la CGT redevient le 1er syndicat avec 32,4% des suffrages exprimés, devant la CGC 21,02%, l’Unsa, 20%, la CFDT 18,2%, Sud 11%, la CFTC 1,6%
La CGT obtient 235 voix sur 359 exprimés chez les ouvriers d’Etat (65,4%), 268 voix sur 654 chez les TAM (40,9%) et 33 voix chez les cadres. Avec une participation de 76%. Elle obtient 5 sièges sur 6 dans le collège ouvriers et 5 sur 9 dans le collège des TAM.
Le syndicat CGT de Toulon qui avait combattu les ordonnances Macron visant à réduire la représentation des personnels y voit la confirmation du bien-fondé de la mobilisation qu’elle proposait aux personnels de toutes catégories : “les salariés disent à la direction qu’ils veulent parler de travail bien fait, de compétences, de maintien en condition opérationnelle…on n’est pas que des marchands d’armes”
A noter que les deux syndicats qui n’ont pas signé l’accord d’entreprise finissent premier et second, totalisant 52,4%.
Au plan national outre Toulon, la CGT arrive en 1ère position à Brest sur les 10 sites tandis que la CFDT bien que conservant sa première place (59 sièges sur 175) est en perte d’influence partout et que la CGC-CFE progresse sensiblement, obtenant 32 élus. La CGT 41 et l’UNSA 39. La participation à ce nouveau scrutin a été de 74%
Rapprochement Naval Group-Fincantieri
Les deux groupes français et italien, en partie publics ont profité du salon Euronaval, le plus grand salon mondial de défense, pour annoncer la création d’une co-entreprise qui aura pour but de mettre en euvre des synergies commerciales et industrielles, chaque groupe gardant son autonomie et ses activités propres.
Ce n’est pas une fusion mais une coopération à minima prise à un moment où les relations gouvernementales franco-italiennes ne sont pas au beau fixe, d’autant qu’il y a eu plusieurs tentatives qui n’ont pas abouti. La raison de ce rapprochement : la concurrence de grands groupes américains, russes et chinois de plus en plus présents sur les grands appels d’offres.
Pour sa part, la fédération nationale des travailleurs de l’Etat CGT est sceptique ” si cette annonce n’a rien de surprenant, elle n’en est pas moins alarmante. Qu’y a-t-il derrière la com’ ? Quel contrôle sur l’utlisation et la revente de nos technologies ? Quel contrôle des marchés à l’export ? Quid de l’avance technologique que nous devons à notre marine nationale ?
Il est dit qu’on va “déployer une supply-chain plus efficiente. On peut traduire par : réduction des doublons ! On en connaît les conséquences.
Qui aura la propriété des résultats ? Et au profit de quels clients ? “Encourager la fertilisation croisée”, comme l’ont fait Renault et Nissan ?
Il nous semble que la direction et le gouvernement précipitent Naval Group dans le vide. Est-ce en nous alliant avec les Italiens que nous tiendrons tête aux “monstres” industriels que sont les Chinois, les Russes et les Américains ? La bonne blague…
Les personnels de Naval Group ont intérêt à interpeller au plus vite nos directions.
Comme citoyens, nous ne pouvons rester spectateurs si nous voulons bâtir la paix plutôt que de vivre des guerres.”
Ventes d’armes à l’Arabie saoudite : Pour Macron, c’est oui, pas question d’arrêter !
C’est aussi du salon Euronaval qu’a été posée la question, écartée par le chef de l’Etat, sur l’arrêt ou non des ventes d’armes à ce pays qui vient de reconnaître l’assassinat du journaliste d’opposition Jemal Khabashggi à l’intérieur de l’ambassade d’Arabie saoudite à Istambul et dont on n’a toujours pas retrouvé le corps !
Une affaire très embarassante pour le prince Mohammed ben Salmane dont l’entourage est directement concerné. Toutes les grandes puissances ont condamné le crime mais, compte tenu du marché que constitue cet Etat hyper-riche à la tête de la coalitiion avec les Emirats Arabes Unis, gros consommateurs d’armes et d’armements, les fournisseurs peuvent s’assimiler à des complices.
Une coalition engagée militairement depuis trois ans dans une guerre au Yemen qui a fait plus de 10 000 morts parmi les populations civiles et dont plus de 3 millions ont dû être déplacées !
Ce qui place les Etats marchands d’armes -dont la France- en situation de violation du traité sur le commerce des armes, du droit international humanitaire. L’UE Concernant les exportations militaires l’UE avait adopté une position commune le 8/12/2008
sur les règles régissant le contrôle des exportations de technologies et d’équipements militaires.
La chancelière Merkel a pris position rapidement pour la suspension des livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite. E. Macron s’est fâché qu’on l’interroge en plein salon de l’armement naval ! Il a trouvé le lieu inopportun et la question hors sujet ? Son logiciel ne répondait plus et il gagnait du temps pour examiner les conséquences économiques d’une sanction rapide et à la hauteur des circonstances.
Il s’est contenté de demander des clarifications et, tout récemment il considère que “c’est pure démagogie que d’arrêter de vendre des armes à Ryad…” puisque d’autres le feront à notre place. Et le chat tourne en rond pour se mordre la queue sans jamais y arriver.
D’abord le calcul égoïste, des dizaines de milliards sont en jeu. Après, la décision qui doit ménager…nos intérêts égoïstes, nos relations internationales, notre place dans cette partie du monde aussi convoitée et d’où partent tous les conflits qui déstabilisent le monde entier : la course aux énergies et notre influence au Moyen-Orient et en Afrique.
Une fois encore l’Europe des 27 étale ses dissensions, son impuissance à parler d’une même voix comme les Etats arabes divisés sur la question palestinienne, la politique d’agression de l’Etat d’Israël, la rupture par Trump de l’accord Iran-EU, débouchant sur la guerre commerciale, la montée en puissance de la Chine et de la Russie sur ce qui était la chasse gardée de l’Europe et de son grand allié outre atlantique qui s’occupe de notre…sécurité.
Façon de parler
RF