Face à la politique ultralibérale de Macron et de son gouvernement en train de se concrétiser sur tous les fronts sociaux notamment, le moment est venu d’une riposte à la hauteur des enjeux. C’est le moment de donner de la voix pour toutes les victimes de ces choix rétrogrades qui répondent pleinement aux souhaits du grand patronat et des plus riches
Le démantèlement du code du travail par ordonnance donne entière satisfaction à ses promoteurs-rédacteurs, mais il soulève un tollé de colère chez la majorité des salariés(es) dont il fait régresser les droits, les protections de manière considérable.
Les 5 euros de réduction des APL pour 6,5 millions de ménages et 800 000 étudiants, symbolisent le mépris de ce gouvernement pour les plus précaires au moment où le CAC 40 affiche des bénéfices en hausse de 26,5%. Ce n’est pas la ridicule intervention récente de Macron en Tartuffe, demandant aux propriétaires de baisser les loyers de 5 euros qui va rattraper cette mesure scandaleuse !
Les retraités se verront frapper d’une CSG augmentée de 1,7%. les jeunes apprécieront la suppression des emplois aidés, les APL allégées, l’obligation pour les étudiants de milieux modestes de touver un job mal payé et incertain pour poursuivre leurs études dans des amphis surchargés, les collectivités publiques devront réduire de 13 milliards en 5 ans, leurs dépenses et leurs services publics…Une véritale guerre sociale est déclarée par Macron.
Mais l’impôt sur la fortune va baisser et le gouvernement a entamé une nouvelle séquence de privatisations et de désengagement dans des entreprises autrefois publiques (aéroports, Air France, Orange, Engie…Il brade le patrimoine.
Le grand bond en arrière
La feuille de route du gouvernement, c’est : “il faut baisser le coût du travail et donner plus de pouvoirs aux patrons…” Ce qui serait audacieux, c’est de parler du coût du capital ! Et de son incidence sur le plan économique, social et environnemental.
On entend le même refrain depuis des décennies et on en est au même point avec les résultats que l’on sait. Mais là, l’exécutif va beaucoup plus loin. Nous sommes la 6è puissance économique du monde, championne d’Europe, il est vrai…pour la distribution des dividendes ! Pour les riches les profits flambent. Les sacrifices c’est pour le peuple. Macron n’incarne pas le renouveau, il est le passé, le destructeur de ce qui reste de notre modèle social.
C’est ce qui explique son impopularité après ses premiers 100 jours au pouvoir. Il fait mine d’y être insensible et veut faire croire qu’il est porteur d’une vision nouvelle alors qu’il n’y a rien de plus ringard, de plus conservateur que ce qu’il inflige au peuple, du haut de ses 16% (des inscrits) au 1er tour de la présidentielle. Faut-il rappeler qu’il n’a pas de majorité sur son programme, il a été élu au 2è tour par défaut, par une majorité qui rejetait le FN.
Mais il peut compter sur des médias fidèles et même complices pour beaucoup, prompts à promouvoir Jupiter et ses “solutions” à des téléspectaeurs de plus en plus méfiants, mais il reste toujours quelque chose à force d’entendre les mêmes commentaires, les mêmes débats avec les mêmes invités, tous favorables aux thèses libérales. Ils se sont trouvés un opposant privilégié qui s’oppose au gouvernement et à ceux qui s’y opposent aussi ! Il se proclame “le seul et unique opposant à Macron”.
Voilà qui ne peut pas déplaire au pouvoir, du moment que l’ensemble des opposants à sa politique sont divisés et que l’un d’entre eux cherche à être l’opposition à lui tout seul. Prétention aussi vaine qu’irréaliste. Et surtout pas constructive.
Ces médias aux ordres s’emploient à minorer la riposte citoyenne qui se prépare le 12 septembre. D’abord en laissant croire que c’est la CGT toute seule qui appelle. Donc qui est isolée. Mardi 5/9, au 20 h, un sujet sur Mailly, secrétaire général de F.O “qui était contre la loi El Khomri et pour la loi Travail de Macron-Pénicaud…et qui ne se fera plus avoir par la CGT !”
Si c’est pas de l’info ça, alors que la commission exécutive de F.O, le jour même, a, sans un écho médiatque, clairement condamné l’ordonnance réformant le code du travail ! Pas seulement le principe et la méthode, le contenu. “La commission exécutive est claire : elle condamne ces ordonnances régressives” et…“dans les consultations officielles et obligatoires qui seront organisées, F.O votera contre…“(adopté par 28 voix contre 5).
Comme le titre “l’Humanité” -dont c’est la grande Fête le week-end prochain- “cette mise au point isole définitivement le gouvernement”.
D’autant plus que dans des branches (les transports, les hôpitaux, la fonction publique…), des départements, des entreprises les appels de F.O à manifester le 12 se multiplient.
La CFDT se dit déçue que le dialogue social y ait laissé des plumes… On connaît la propension de sa direction, pour ne pas dire sa proximité avec le pouvoir, hier comme aujourd’hui, à briser les élans revendicatifs, tellement ils aiment le dialogue…de sourds. Macron adore les syndicats réformistes, c’est lui qui le dit.
Des militants CFDT ne l’entendent pas de cette oreille et se joindront aux manifestations
La CFE-CGC des cadres retient de la réforme “une précarisation plus importante des salariés (es)” et appelle les organisations syndicales à se rapprocher.
La CGT dès son appel, fin juin, a eu le soutien de Sud-Solidaires, de l’UNEF, la FSU s’y est jointe sans appeler à la grève, pour une manifestation commune du maximum de salariés du privé et du public, des chômeurs, des jeunes, des retraités, tous les citoyens(nes) sont concernés(es) par cette déferlante de mesures régressives touchant à l’emploi, au pouvoir d’achat, aux droits et protections des salariés(es).
Il n’y aura certes pas d’appel de tous les syndicats au plan national mais il s’agit, le 12, de réussir une riposte nationale d’envergure en mobilisant le plus largement possible les victimes de cet ultralibéralisme en marche qu’il serait temps d’arrêter.
Par la détermination et la conscience qu’un autre cap, progressiste, est possible et nécessaire à condion de résister d’abord ensemble et le plus nombreux possible, et de construire avec toutes les forces disponibles une nouvelle et authentique majorité de transformations sociale, économique et écologique. En commençant à la base pour que les fondations soient plus solides.
Premier rendez-vous de l’automne de la résistance sociale : mardi 10 h 30 à Toulon, place de la Liberté. Première occasion de passer à l’action.
René Fredon
https://www.nvo.fr/le-mecontentement-est-fort/
https://www.nvo.fr/a-lecole-reformes-tambour-battant/