L’affaire des relations d’argent entre le président de la FFR, Bernard Laporte et l’eBntreprise Altrad dont le président-fondateur est aussi le président du club de Montpellier (MHR), fait du bruit, au point qu’une enquête a été ouverte par la ministre des Sports Laura Flessel.

Comme on pouvait s’y attendre, le président du RCT s’est porté au secours de son ami Bernard, comme on a pu le lire dans Midi Olympique et sur le blog des supporters du RCT (1) qui en a donné de larges extraits.

On retiendra qu’il n’est pas du tout choqué par le contrat d’image et les 150 000 euros qu’empochait le président de la FFR d’une grosse entreprise qui fait tant pour le rugby amateur…et qui avait obtenu l’exclusivité de la FFR comme sponsor maillot de l’équipe de France.

“Quand il était sous contrat avec moi, Bernard a mené ce genre de séminaires une dizaine de fois. C’est quelque chose qu’il maîtrise, quelque chose qu’il ne fait pas spécialement pour Altrad. Vous savez, il a sacrifié beaucoup de ses affaires pour gérer la Fédé…” Le pôvre.

Pour lui, les démissionnaires de la commission d’appel sont ceux qui faisaient partie de l’équipe précédente qui dirigeait la fédération. “Mohed Altrad qui est milliardaire n’aurait pas  essayé de corrompre la FFR pour quelques milliers d’euros…” !

Moi, ce n’est pas 150 000 euros que j’ai donné à Laporte. Ce sont des millions d’euros. Il n’a pourtant jamais intercédé en ma faveur…” Quelle  générosité ?
Faisant partie du sérail des présidents des “grands” clubs du top 14, il sait très bien qu’à la tête de toutes les équipes ou presque on trouve des chefs d’entreprises -et même des très grosses- comme Michelin à Clermont qui mettent dans le rugby des sommes considérables et permettent aux plus gros budgets de disposer des joueurs parmi les meilleurs au monde…et les plus chers.

Le club leur appartient et ils le gèrent comme une entreprise. Pas pour y perdre de l’argent, c’est dans la logique des choses. Ce qui éloigne tout de même un peu des valeurs du sport tant convoquées dans leurs discours.

On est depuis longtemps dans le sport-spectacle inséparable du sport business. Certes le spectacle sportif  et sa médiatisation ont beaucoup progressé. L’esprit du sport beaucoup moins. Les enjeux sont devenus financiers, les sommes investies par des personnes privées doivent être rentables, au moins en termes d’image. (Quand ce ne sont pas des Etats qui s’en mêlent en finançant ou/et en achetant des clubs “nationaux”, comme dans le foot-ball ?)

Il y a donc, forcément, des divergences d’intérêt entre les présidents-chefs d’entreprises des clubs professionnels. Et aussi des divergences d’approche. Tous n’ont pas le tempérament ni le sens médiatique et des affaires de B. Laporte et M. Boudjelall.

La réaction du président de Clermont

 Eric De Cromières fut longtemps un cadre dirigeant de Michelin de très haut niveau, choisi par son prédecesseur représentant le n°1 mondial du pneumatique, pour lui succéder à la tête du club de rugby.(2)

Il regrette une telle affaire “qui pèse sur l’image du rugby.. qui n’est pas une crise du rugby mais une crise des institutions du rugby…” confie-t-il au quotidien “La Montagne”.

“L’ensemble des présidents s’en doutaient un petit peu. On savait que cela pouvait aller jusque-là puisqu’on avait fait un certain nombre de remarques à Mohed Altrad lorsqu’il s’était rapproché du maillot de l’équipe de France…”

Il ne souhaite pas la démission de Bernard Laporte même si les faits sont avérés et fait confiance à la commission d’enquête du ministère. (ça ne mange pas de pain).

” Pour moi, conclut-il, le sujet le plus grave c’est d’être sûr que nous pouvons jouer dans un championnat où il n’y a pas de suspicions de favoritisme ou de consignes données aux uns et aux autres. C’est la crainte que nous avions déjà et c’est la crainte que nous avons encore plus aujourd’hui. Je considère donc que la sanction minimale, c’est l’interdiction absolue de toute relation financière entre la Fédération et le groupe Altrad. C’est le minimum…”

Dessous de table destinés à des personnes, autrement dit corruption, d’accord mais il faut tout de même bien avoir des sponsors avec des contrats tranparents ?

Autre réaction : le président de La Rochelle (3)

Vincent Merling, chef d’entreprise de torréfaction locale, de taille beaucoup plus modeste que les deux précédents, a joué dès 17 ans au Stade Rochelais dont il est devenu président  très jeune, à 41 ans.

La saison dernière son club disposait du 12è budget (18,2 millions d’euros), Clermont et Toulon, respectivement 2è et 4è de 30,5 et 25,5 M d’euros.

Ce qui l’interpelle, peut-on lire dans l’Equipe du 30 août, répondant aux questions de Renaud Bourel, “c’est qu’un président propriétaire d’un club de Top 14 peut être le premier partenaire de la Fédération française de rugby qui gère l’arbitrage, la commission d’appel, sans qu’il se dégage chez moi un sentiment de suspicion ? “

Il ne parle plus du contrat personnel Laporte-Altrad, dont il condamne le principe, puisque Laporte y renonce mais du contrat qui lie la FFR à l’entreprise Altrad : ” j’ai besoin que l’on rétablisse la confiance dans le fonctionnement de nos institutions et j’ai besoin pour cela que la vérité soit faite…et c’est au ministère de statuer.

On a tous besoin de retrouver de la sérénité parce que le rugby est un sport de plaisir et de moments forts à partager avec nos supporters et nos joueurs. Le rugby ne peut pas être du business. C’est un sport professionnel mais il faut garder ces moments de partage. Préservons les valeurs d’équité de notre sport ! Ça fait partie des valeurs fondamentales du rugby. Je suis très inquiet à l’idée que ces valeurs disparaissent.» ” 

Il n’est pas le seul.

René Fredon

(1)http://www.blog-rct.com/mourad-boudjellal-defend-bernard-laporte-et-flingue-la-ligue-nationale-de-rugby/

(2)http://www.lamontagne.fr/clermont-ferrand/sports/rugby/2017/09/01/de-cromieres-altrad-n-est-pas-le-mecene-de-la-ffr_12533661.html

(3) https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Vincent-merling-sur-l-affaire-laporte-altrad-la-confiance-est-rompue/829976

Rugby : le président du RCT soutient son ami Bernard Laporte (suite mais pas fin ) :

Laisser un commentaire