La première riposte syndicale lancée par la CGT aux ordonnances de Macron, notamment la loi-travail, a rassemblé à Toulon de l’ordre de 8 à 10 000 personnes. D’abord sur la place de la Liberté qui était copieusement remplie avant qu’un cortège très dense ne s’empare du Bd de Strasbourg sur toute sa largeur et s’étire à Noël Blache, en remontant vers le pont puis en bifurquant vers la gare.

Une manif des grands jours à laquelle la CGT avait appelé dès le mois de juin, rejointe par Sud-Solidaires et par l’UNEF et la FSU. Dans le Var l’union nationale des lycéens avait également appelé à ce rassemblement.

Aucune banderolle des autres centrales syndicales, CFDT et FO, alors que dans la moitié des départements, (pas le Var) les UD FO appelaient à manifester pour les mêmes raisons que la CGT. Voyons, une manifestation en ordre dispersé, ça ne peut pas réussir comme nous le sérinaient les politologues et présentateurs, prenant leurs désirs pour la réalité.

Le soutien du PCF, de la FI, d’ATTAC…était visible. Celui des socialistes, des Verts….beaucoup moins. Mais il y en avait.

Un cortège dynamique qui, fort de cette mobilisation, exprimait sa détermination à mettre en échec les mesures régressives que Macron veut imposer aux salariés, aux chômeurs, aux jeunes, aux retraités…

Olivier Masini, secrétaire de l’UD-CGT du Var a tout au long de cette matinée, traduit la force du mécontentement et la prise de conscience que l’objectif du gouvernement, à travers cette “guerre sociale” c’est de précariser l’ensemble du salariat, de permettre aux patrons de licencier encore plus facilement, de réduire les salaires, les pensions (et même les APL !) au bénéfice des seuls actionnaires.

L’incontestable succès de ces quelques 190 rassemblements témoigne de la pertinence de l’appel de la CGT et de sa volonté d’élargir encore la résistance à ces mauvais coups qui menacent toute la société. Et qui aggravent encore le chômage et les conditions de vie et de protection sociale du plus grand nombre. Comme les droits syndicaux. Le SMIC est dans le collimateur de ces représentants de la haute finance.

A Marseille, plusieurs dizaines de milliers de manifestants s’étaient mobilisés le matin sur la Canebière. Le journal de 13 h de la 2 et la police n’en ont vu que “quelques milliers”. Seulement Mélenchon a eu droit à un micro. Pas la CGT. Le tout expédié en une poignée de secondes.

Sans avoir à nous livrer à la surenchère du nombre des participants, ce qui est sûr, c’est que les médias -et donc le pouvoir- se tortillent, avant, pendant et après, pour en minimiser l’impact et de toute manière pour rappeler l’insensibilité de Macron vis-à-vis de ces “fainéants” qui défilaient hier pour préserver les conquêtes des Résistants de la dernière guerre mondiale. Et si possible les amplifier. Pas l’inverse.

Et ce fut un premier succès qui en appelle d’autres tellement les enjeux sont immenses.

A l’heure où s’étalent l’insolence des profits des multinationales (52 milliards d’euros au 1er semestre 2017 pour les entreprises du CAC 40), celle des très hauts revenus, des grandes fortunes…et des exonérations fiscales dont ils bénéficient, au moment où ils baissent les APL et où ils font payer aux retraités par la CSG, la baisse des charges patronales, et on en passe !..

Il ne faut pas demander au peuple qui vit modestement -et plus encore à ceux qui n’ont pas le minimum et qui vivent dans la précarité- à se serrer davantage la ceinture pour que les très très riches le soient toujours plus !

Le vernis de Macron commence à se dissoudre. Il est bien le président des riches après avoir été associé-gérant de la banque d’affaires Rothschild puis ministre de l’Economie de Hollande. On perçoit mieux, dans ses actes, le rapprochement.

René Fredon

Toulon : Mobilisation des grands jours contre la loi Macron-Pénicaud et les ordonnances !

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