La question de l’emploi est centrale : lutte contre la précarité et la pauvreté, hausse des salaires, développement des services publics, abandon définitif de la réforme des retraites. Les organisations  syndicales CGT, FSU, Solidaires, les mouvements de jeunesse, lycéens et étudiants, FIDL, MNL, UNEF et UNL appellent à faire de la journée du 17 septembre une première journée d’action, selon des modalités à définir dans les secteurs professionnels et les territoires (grèves, manifestations, rassemblements, etc. …) pour imposer le changement nécessaire.

 

Telle est la conclusion de l’appel (1) que lancent  ensemble ces organisations à la veille d’une rentrée scolaire et sociale sur fond d’inquiétudes légitimes au vu de l’évolution de la pandémie dans le monde et en France où le nombre de contaminés ne cesse d’évoluer, tandis que le pouvoir essaie de rassurer…tout en durcissant la protection suscitant incompréhension et doutes.

 

Il concocte un énième plan de relance qui donne pleine satisfaction au MEDEF (exonérations fiscales, baisses des charges et des salaires, fléxibilité maximum en même temps que l’on distribue des dividendes somptueux, que l’on tolère les paradis fiscaux y compris au sein de l’UE… ) ce qui ne peut que lourdement peser sur le monde du travail “invité” à accepter licenciements et baisses de salaires, précarité et pauvreté garanties et accentuées, à la base des “plans de relance” tels que les conçoivent les libéraux  au pouvoir qui le monopolisent, relayés par les cercles médiatiques serviles.

 

On en a une illustration dans le “journal officiel” du Var, je veux dire VM de vendredi : la “Une” et trois pages  sur la zone rouge dont fait partie le Var pour expliquer les mesures prises la veille concernant le port obligatoire du masque -qui en mars-avril ne servait à rien- et son efficacité…On a eu l’opinion du ministre de la santé qui se trouvait à Marseille l’après-midi, après la tenue d’une conférence de presse à l’IHU du Pr Raoult, de la maire Michelle Rubirola et de la présidente LR du conseil départemental et de la métropole, Martine Vassal, sa rivale aux municipales !

 

Pas un mot de cette conférence de presse qui contestait le manque de concertation et de moyens mais une demi-page de réponse du ministre qui a crû démontrer qu’il y avait eu des contacts téléphoniques avec le ministère et la préfecture, donc concertation ?

 

Comme si on vous prévenait qu’on avait pris, en haut lieu, une décision et que si vous n’êtes pas d’accord on l’appliquera quand même ! C’est à ça qu’on assiste. Le quotidien n’a même pas fait une synthèse des opinions exprimées par les trois personnalités marseillaises ! “La Provence” y était obligée. Elle a fait une synthèse…minimaliste .(2)

 

Ils font exactement la même chose avec les questions économiques et sociales. Ils ont la majorité donc ils ne perdent pas de temps avec l’opinion qui, sans être forcément contre tout, a fort bien compris qu’on était “baladé” par la nouvelle équipe qui n’avait de nouveau que trois noms : Castex, Dupont-Moretti et Bachelot ! Pour le reste, c’est-à-dire le fond de la politique : pas de changement, aucun. Si ce n’est en pire. Faire croire que la “pédagogie” prétendue consiste à dialoguer sur les solutions aux énormes problèmes qui nous pètent à la figure, relève de la démagogie.

 

On en est là et on ne peut en rester là. Chacun sent bien que, même si le virus était maîtrisé à court-terme et il finira bien par l’être, le monde entier ne peut plus continuer à vivre selon les critères qui ont dominé la planète et l’ont amenée -elle aussi- à un tel état d’épuisement que nous sommes obligés de repenser non seulement nos modes de vie mais, avant tout, nos modes de productions et d’échanges axés sur le rendement, l’exploitation et les profits…privés.

 

Passons à une autre humanité où les besoins matériels et culturels de chacun deviennent enfin les objectifs fondamentaux de nos sociétés.

 

Cela nous conduit à une vision de l’avenir qui donne un sens à la vie, à de nouveaux rapports humains excluant tout racisme, tout sexisme, toute domination et l’on sait qu’il en reste.

 

Nous vivons dans un monde d’instabilité -et pas seulement à cause du virus- d’injustices, d’inégalités et de gâchis considérables qui sont à l’origine de l’insécurité et du chacun pour soi dont la délinquance, petite et grande, le crime organisé, la fraude en tout genre sont les conséquences d’un climat social qui se délite, en l’absence de perspectives politiques.

 

Le pouvoir brésilien néo-fasciste conteste la dangerosité du virus et assume les incendies de la forêt primaire amazonienne pour la transformer en espaces de culture de palmier à huile ou de sojas aux OGM qui seront exportés, le monde regarde ailleurs, exceptées de rares réactions purement formelles de quelques chefs d’Etat…

 

En France Macron réhabilite les pesticides, entouré d’une ministre de l’écologie ex-Vert et de cadres eux aussi issus de la famille écologique qui avait voté leur suppression il y a trois ou quatre ans.  Aujourd’hui ils se renient, pour plaire à de gros betteraviers, où est le problème ? Comment croire en la parole publique ?

 

Cap sur les présidentielles

 

A peine installés les conseils municipaux marqués par une abstention historique des 2/3 du corps électoral et quelques conquêtes spectaculaires de grandes villes par des majorités de gauche conduites par des écologistes (Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Besançon, Tours, Annecy, Poitiers…), le leader des Verts, Y. Jadot s’est empressé de se porter candidat à la présidentielle, suivi par le maire de Grenoble, Eric Piolle, également EELV… comme si les victoires unitaires aux municipales appartenaient à cette seule formation ?

 

Aussitôt JL Mélenchon qui n’a pas fait officiellement acte de candidature,  réfléchissait en  attendant de savoir si ses amis les plus proches le souhaitaient (?) jugeant son programme présidentiel de 2017 “une base solide”. Son n°2, A. Quatennens, ne tardait pas à donner le “la” et son avis personnel positif. Bref, JL Mélenchon était prêt à une alliance avec les Verts.

 

Le PS se réunissait ce week-end à Blois. O. Faure avait déjà fait savoir début juillet qu’il était “prêt à se ranger derrière celui qui incarnera le bloc social-écologistes”. Nous voilà rassurés ! Jadot et Piolle en tête, les Verts y étaient nombreux. On s’est beaucoup auto-congratulé “entre amis on ne pouvait que s’entendre...” Même Jaurès a été cité. L’écologie est devenue un cheval de bataille de Macron…entouré de plusieurs ex-cadres d’EELV…Quant au contenu ? Il faudra attendre. Le rassemblement d’abord ..?

 

A Malo-les -Bains, dans le fief du secrétaire national du PCF, on a pris acte de cette volonté de “rassemblement à gauche” qui était dans l’air, mais indépendamment du contenu ! Et en ignorant le PCF sinon pour le mettre devant le fait accompli.

 

En présence de JL Mélenchon, F. Roussel a mis les points sur les “i” : Le jour d’après”, ce doit être “le système d’après”, en rupture avec le capitalisme, en rupture avec les traités européens actuels »

Chaque force politique justifie sa candidature”, a-t-il observé : les uns “pensant que l’écologie est le centre de tout, d’autres pensant qu’ils sont légitimes par rapport à leurs derniers résultats aux élections présidentielles”, et “d’autres disant qu’il faut un candidat unique à tout prix peu importe le programme”.

“Si tous ceux-là pensent que comme en 2017 et 2012, le Parti communiste ne présentera pas de candidat, je dis à tout le monde: vous vous trompez”,

  1. Roussel a appelé la gauche au dialogue et à la constitution d’un “Front populaire du XXIe siècle, pour l’humain et le climat“. JL Mélenchon a vanté sur Twitter une “ample et profonde convergence avec le programme développé”.(3)

 

A chacun(e) de se mêler de la stratégie et du contenu qui permettra ou non de crédibiliser un rassemblement populaire de rupture réelle avec les “solutions libérales”, d’abord dans les luttes, face aux urgences sociales et écologiques. Et pour imposer aux états-majors se réclamant du progressisme  des contenus politiques procédant du mouvement populaire et de ses aspirations à court et de long terme, dans tous les domaines de la vie.

On ne récolte que ce qu’on sème.

 

 

René Fredon

 

 

 

(1) file:///C:/Users/Ren%C3%A9/Downloads/Communiqu%C3%A9%20unitaire%20pour%20le%2017%20septembre%202020.pdf

 

(2) https://www.laprovence.com/actu/en-direct/6089261/coronavirus-marseille-un-front-commun-vassal-rubirola-raoult.html

 

(3) https://theworldnews.net/fr-news/roussel-les-communistes-veulent-compter-en-2022

Rentrée sociale : cap sur le 17 septembre :Sous le signe de la rupture…