L’équipe de France, championne du monde de foot-ball a suscité l’admiration de millions de Françaises et de Français. A juste titre. Que la fête fut belle !

L’enthousiasme déployé par le locataire de l’Elysée n’a échappé à personne. On nous l’a montré sous toutes les facettes : avant le départ des Bleus, les assurant de son soutien, de sa confiance, pendant la demi-finale et, bien entendu, pendant la finale où le passionné de foot-ball a pu déployer ses talents de communicant, bondissant en chemise, bras levé, après le premier but en présence de caméras qui ne le quittaient pas.

Il a le droit d’aimer le foot-ball. Plus encore quand vingt millions de téléspectateurs sont devant leur écran et qu’ils voient le président de la République vibrer et communier avec eux pour que notre équipe nationale atteigne le Graal.

Il a fait encore plus fort lors de la réception au Château, pile poil à l’heure du 20 h alors que les joueurs, leur staff et leurs familles étaient à Roissy depuis 16 h et que des centaines de milliers de personnes piétinaient le long des Champs Elysées depuis de longues heures, dans la bonne humeur.

Devant un parterre de jeunes des cités, de sportifs, d’éducateurs de clubs ayant eu certains joueurs à leurs tout débuts, par delà le protocole habituel, les joueurs ont été acclamés, heureux, décontractés, tout à leurs admirateurs pour les selfies de leurs idoles qui seront agrandies.

Ils ont entonné une Marseillaise assez originale et laissé libre cours à une spontanéité bon enfant qui les libérait d’une concentration et d’un travail de plusieurs semaines qui a porté ses fruits. Une ambiance des plus détendues que savourait un président omni-présent, tout sourire, beaucoup sollicité par ce parterre très populaire pour la photo-souvenir impérissable. Il n’a pas hésité à sortir du tapis rouge pour fouler le gravier du parc.

Ce n’était plus une réception mais une partie de campagne en plein Paris. Pas plus mal. Son discours fut de courte durée dans cette ambiance festive entretenue par des joueurs très jeunes encore dans les nuages de la victoire.

D’apparence convenu, son message était très politique : Ne changez pas…merci d’avoir mouillé le maillot, d’avoir été unis…N’oubliez jamais d’où vous venez…” en faisant allusion à leurs parents “qui n’ont pas compté leur temps“, aux clubs par lesquels il sont passés. Concluant par un “C’est ça la France !”

On peut y lire, en creux, qu’il fait allusion à cette équipe aux origines diverses majoritairement issue des quartiers sensibles que c’est en mouillant le maillot, en étant unis qu’on peut réussir en France. Donc si tous les jeunes, amoureux du foot ou d’un autre sport, travaillent dur, ils sortiront de la précarité qu’ils ont pu connaître.

Ainsi on peut sortir par soi-même de son milieu social, sans compter sur l’assistanat, c’est toute la philosophie libérale et celle de Macron qui l’applique à merveille en réduisant les aides sociales qui, dit-il “coûtent un pognon de dingue” et après avoir refusé le plan pour les banlieues en attendant son plan contre la pauvreté dans l’esprit de sa philosophie. Seuls les très riches et les premiers de cordée ont droit à sa considération.

En l’occurrence il parlait aussi des”stars” du foot, du foot-business plus exactement. Les joueurs de ce niveau sont, à des degrés divers, au sommet de la pyramide. Ils ne sont pour rien dans le système qui fait d’eux des sportifs très bien payés, trop bien payés eu égard à ce qu’est la condition salariale. Et celle de l’immense majorité des petits clubs confrontés à la réduction de subventions dérisoires.

Kylian MBappé aurait fait savoir qu’il donnerait tout ou partie de sa prime  de champion du monde (400 000 euros sauf erreur) à l’association “Premiers de cordée” qui veut favoriser le sport chez les enfants handicapés. Geste qui lui vaudra  encore plus de popularité mais qui ne doit pas cacher l’énormité de son salaire au PSG : 1 million par mois ! Sans les à-côtés…Somme qui pourrait bien évoluer à la hausse après le titre de champion du monde ! Les voilà jetés dans un autre monde où tout devient facile.

Mais aussi où tout peut s’arrêter. Les carrières sont courtes. Mais sauf pépins, le pactole accumulé est considérable pour les plus cotés, une infime minorité comparée à la masse des joueurs professionnels.

Comme on le vit chaque jour, les sommes englouties dans le sport professionnel, ne ruissellent pas vers les clubs amateurs qui vont connaître une recrudescence de futurs pratiquants, ce qui va augmenter leurs dépenses.

Ainsi va cette société du profit érigé en dogme, qui dit vouloir réduire la pauvreté tout en renforçant les inégalités et en exhibant les sportifs-qui-ont-réussi comme étendarts de la réussite sociale de tous !

  1. Macron, en panne de popularité ces derniers temps, aura tenté de surfer avant qu’elle ne retombe, sur la vague de joie populaire partagée d’une victoire collective qui ne lui doit rien. Pour distiller sa philosophie du pouvoir et son sens de la récupération en se montrant familier des acteurs.

Il en a même fait des tonnes mais seul l’exploit des joueurs de l’équipe de France et de son entraîneur restera dans les annales. Avec la ferveur qu’ils auront suscité dans les profondeurs de la nation.

René Fredon

 

L’équipe de France à l’Elysée , Le président a déployé son sens de la com!

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