Le système bancaire américain dans le rouge

 

Les banques européennes accusent le coup

 

Pendant que Macron sème le chaos en France et ouvre une crise politique et sociale d’ampleur historique, on en oublierait presque les faillites de grandes banques américaines, il y a une semaine, d’abord en Californie avec l’effondrement de la SVB (banque de la Silicon Vallée) 16è banque des Etats-Unis ainsi que deux autres banques (Signature Bank et Sylvergate Bank).

 

Elles ont affolé la FED au point que le président Biden s’est empressé de rassurer l’opinion  et beaucoup moins les dépositaires restants. En quelques jours plusieurs milliards de $ avaient été retirés. Les caisses étaient vides, ils ne pouvaient plus rembourser, leurs dépôts n’étaient pas assurés, telle était la situation. Après tout “c’est dans la nature du capitalisme” a lâché Biden qui s’y connaît.

 

Les autorités financières ont placé sous tutelle les dites banques et les ont mises aux enchères avec l’objectif de trouver un repreneur le plus vite possible. Ajoutant que les actionnaires ne seront pas protégés de leurs pertes mais qu’il va falloir revoir les conditions d’assurance et de régulation de SVB notamment dont 96% des déposants n’étaient pas assurés ! Il faut aussi réduire les charges et donc prendre plus de risques : pas très compatible.

 

Sans parler que la hausse des taux d’intérêts n’arrange pas le coût des emprunts bancaires.

 

Même démarche en Europe : la BCE par sa présidente Christine Lagarde a immédiatement réagi, elle a confiance, elle maintient ses taux d’intérêts entre 3 et 3,5%. La veille, le Crédit Suisse, seconde banque de la Suisse, haut lieu de la finance mondiale, a demandé 50 mds de Francs suisses  (ou 50,7 mds d’euros) à l’UBS (union des banques suisses), la Suisse n’étant pas dans la zone euro !

 

L’opération de sauvetage a bien eu lieu mais les marchés financiers étaient en plein doute ce 20 mars : “Les indices européens poursuivaient leur recul à Paris (-0,63%), Francfort (-1,10%), Londres (-1,17%) et Milan (-2,73%), après une semaine noire sur le secteur bancaire qui a plombé l’ensemble des marchés. Les Bourses européennes étaient plombées par la chute du secteur bancaire, signe d’une grande défiance des investisseurs…”

 

Le comble de l’affaire -et c’en est une très bonne pour l’UBS- c’est que l’absorption du Crédit Suisse s’est faite pour 3 mds d’euros, alors qu’elle était encore cotée trois fois plus cher il y a quelques jours !

 

Pas de souci, pour Bruno Le Maire quelques jours plus tôt, pour qui “la France est à l’abri, je ne vois pas de risques de contagion, donc il n’y a pas d’alerte spécifique…“, dormez en paix, braves gens, le pays serait même dans une grande stabilité politique et financière à en croire le siège éjectable sur lequel Macron est assis en ce moment ?!

 

Même si la motion de censure n’a pas obtenu la majorité…à 8 votes près ! Cela ne change rien à la détermination de tous les syndicats agissant selon la volonté d’une incontestable majorité des salariés.es et du peuple qui n’accepte pas le passage en force d’une loi impopulaire parce que régressive. Macron sera le seul responsable des conséquences de sa provocation.

 

Ce n’est plus du conditionnement, c’est la méthode Coué en…actions, c’est le cas de le dire.

 

Ces “grands” fondés-de pouvoir- sont là pour servir les intérêts du capital et de ceux qui sont à la tête de toutes les institutions économiques, politiques et financières. Ils s’efforcent, non sans succès d’ailleurs, de tenir les peuples à distance tout en essayant de gagner leur confiance. D’abord sur le terrain idéologique en assénant qu’il n’y a pas d’alternative au système capitaliste qui resterait le meilleur ?

 

Ce qui n’empêche pas que la guerre en Ukraine, déclenchée par les Russes, a des sources bien antérieures qui n’exemptent pas d’être prises en compte dans ce conflit entre deux impérialismes qui cherchent à s’étendre tout en disant qu’ils se protègent.

 

L’urgence c’est de stopper cette guère et de négocier l’arrêt de l’invasion russe aux  conséquences humaines considérables avec en prime, les pénuries et  l’inflation, qui étranglent les plus modestes et, comme toujours, enrichissent les plus gros marchands. La production d’armes et de matériels militaires est en plein essor.

 

De l’argent qui manquera cruellement pour financer la transition écologique et l’urgence climatique, comme vient de le rappeler le GIEC constatant que plus de 80% des gaz à effets de serre sont émis par les pays du G7 et affectent toute la planète. On sait qu’on peut réduire les pollutions de tous ordres. Encore faut-il les financer ? C’est toute la question.

 

Mais elle se heurte à la volonté politique des gardiens de l’ordre capitaliste pour qui le seul critère qui vaille c’est le profit à court terme, c’est ainsi que fonctionne la bourse : on investit en fonction du rendement et on se retire si le marché se “contracte” selon le vocabulaire très étudié des milieux de la finance.

 

Et les banquiers osent nous parler de “stabilité des prix et du système financier?” alors qu’ils

recommandent aux gouvernements de réduire au plus vite les soutiens budgétaires aux ménages et aux entreprises, de hausser les taux d’intérêts, de réduire les dépenses publiques, de réduire le coût des retraites tout en allongeant la durée légale du travail à 64 ans et en s’attaquant à toutes nos protections sociales…L’on pourrait dresser une longue listes des priorités sacrifiées aux intérêts de la classe dominante.

 

Ils se refusent, par exemple, à taxer les super-profits des multinationales qui atteignent des records, à partager les fruits du travail des salariés.es que s’approprient les actionnaires et les PDG aux rémunérations exorbitantes tout comme leurs privilèges.

 

C’est effectivement dans l’ADN des “libéraux” de tous les pays, quelles que soient leurs variantes, car leur finalité repose sur l’appropriation privée des moyens de production et d’échanges au service de leurs propriétaires et non de l’intérêt général.

 

Il appartient aux créateurs.trices de richesses que sont les salariés.es de revendiquer leur part des résultats en meilleurs salaires et pour cela, des droits s’imposent pour être reconnus comme force sociale essentielle dans le processus collectif de la production.

 

La maîtrise de la finance  s’impose  à tous les échelons si l’on veut vraiment changer la vie dans le sens de plus de justice sociale, de solidarité, de sécurité d’emploi et de formation, de droits nouveaux à l’entreprise et dans la société, d’égalité hommes-femmes et bien d’autres domaines.

 

 

René Fredon

Le système bancaire américain dans le rouge