Personne n’en doutait vraiment mais le maire de la deuxième ville du Var, comme ses autres collègues maires de la métropole d’ailleurs, ne se pressait pas et laissait ses concurrents(es) annoncés depuis des mois, supputer sur cette attente, comme si leur précipitation, parfois leur fébrilité, devaient être imitées par le maire qui affichait une certaine sérénité et entendait achever son mandat avant de se lancer dans la campagne.

Il attendait aussi de voir sur quelle majorité il pouvait compter, compte tenu des incertitudes du moment et de l’annonce, dès l’automne, d’une candidature écologique soutenue par son actuelle adjointe d’EE-LV à l’aménagement durable.

Finalement, Marc Vuillemot peut compter sur les partis qui le soutenaient : le PS, le PCF, la Gauche républicaine et socialiste -dont il fait partie- le MRC, le PRG…et sur tous les Seynois(es) de sensibilité progressiste, républicaine et écologiste.

Il a quelque peu innové en se présentant en binôme avec sa future 1ère adjoint Cécile Jourda actuellement sa directrice de cabinet, qui fut longtemps adhérente d’EELV. Elle aura la charge de suivre les dossiers proprement communaux tandis que Marc Vuillemot compte s’investir davantage dans la métropole dont-il est vice-président et qui voit ses prérogatives s’étendre au détriment de celles des communes.

Il veut exercer à plein son mandat de vice-président de TPM dans l’hypothèse où il serait réélu, bien sûr. Et renouveler pour moitié la liste élue en 2014, pour la rajeunir sans que cela traduise une quelconque critique de la majorité sortante qu’il a d’ailleurs félicitée.

Marc Vuillemot a invité la liste la plus proche des valeurs de celle qu’il conduira, sans la nommer, à intégrer “la liste du rassemblement autour des enjeux de l’écologie, de la citoyenneté, de la solidarité, de l’humanisme, des services publics, de l’harmonie entre les Seynois…”

 La liste en question ne pouvait être que celle du Dr Luc Patentreger, soutenue par Denise Reverdito, actuelle 3è adjointe. “Unis on est toujours mieux compris et entendus” a dit le maire avant d’ajouter : ” La porte est ouverte pour tout échange”

 L’intéressé n’a pas l’air très réceptif et brandit un supposé sondage généreux pour justifier sa candidature. De même LFI donne l’impression d’hésiter à se joindre à la gauche rassemblée derrière le maire, alors que ce dernier a pris part à la liste conduite par Manon Aubry pour LFI aux Européennes, il y a six mois ?

Le maire et candidat a rappelé que sa commune avait été la toute première commune du Var à être labellisée “territoire à énergie positive pour la croissance verte”  qu’il était un partisan résolu de la coopération intercommunale, en donnant quelques exemples de financement des travaux sur La Seyne que son propre budget n’aurait pas permis.

Face à la liste de gauche conduite par le maire sortant sept prétendants dont le plus dangereux demeure le candidat du RN à 26% aux municipales de 2014 et à 32,6% aux Européennes de mai 2019, les autres candidats de droite nombreux et divisés n’ayant pas obtenu l’investiture de LREM, ni des LR.

Serge Daninos, ancien adjoint d’Artur Paecht, a poussé la superstition jusqu’à faire bénir son QG par un prêtre. Pourquoi pas mais cela ne manquera pas d’être interprété comme un signal à connotation communautariste ? Il a le soutien de l’ancien conseiller général Patrick Martinenq qui aura porté toutes les étiquettes (ou presque) de gauche à droite et celui non moins spectaculaire de l’ancien président de l’université de Toulon Laroussi Oueslati, ex conseiller régionél radical, qui en été suspendu !

Les deux conseillères municipales de droite, Nathalie Bicais et Sandra Torrès en sont navrées. Deux autres candidats sans étiquette complètent la liste , pour l’instant. Nous y reviendrons.

D’ici la fin janvier, la liste de gauche devrait être bouclée. Et le programme connu d’autant plus vite qu’il se situera dans la continuité de celui en cours, très porté sur l’écologie, le social et la  maîtrise d’une urbanisation raisonnable dans la continuité de l’assainissement des finances communales.

Sans perdre de vue que les maires ont déjà perdu beaucoup de leurs prérogatives, notamment au profit des métropoles qui s’occupent de presque tout et dont les moyens ne suivent pas les besoins mais sont plus importants que dans le reste des territoires perdant leurs commerces, leurs services publics, leur économie…TPM représente près de la moitié de la population du Var.

On a bien compris que Marc Vuillemot voulait s’investir davantage dans la gestion de TPM pour y veiller aux intérêts de l’ensemble et à ceux de sa commune, comme le font tous les autres maires.

Ville très convoitée, la campagne s’annonce chaude à La Seyne et sa volonté qu’elle soit “courtoise et respectueuse des Hommes et des idées” pourrait ne pas être suivie à la lettre.

René Fredon

http://www.marcvuillemot.com/2020/01/competences-metropolitaines-et-communales-pourquoi-deux-elections-et-un-tandem.html

La Seyne : Marc Vuillemot à la tête d’une liste de gauche très ouverte ..