On vote le 28 juin, c’est décidé. Un petit mois de campagne, enfin d’une campagne toujours amputée par les contraintes que l’on sait et qui s’est traduite au 1er tour par une abstention record. Du jamais vu pour des municipales.

Le gouvernement nous exhortait à rester confinés et, en même temps, il nous incitait à aller voter “pour respecter les échéances électorales et faire son devoir civique ?” Belle réussite : une très forte majorité ne s’est pas déplacée et a renforcé l’abstention, ce qui affaiblit considérablement la légitimité  de chaque élu par rapport à l’ensemble de la population.

A La Seyne cette abstention a atteint 64,11 %, contre 41,34 en 2014, soit 23% de plus…Enorme ! La représentativité en en a pris un sérieux coup…Il y avait huit candidats en 2014 comme en 2020. Mais à part le maire,  les sept autres têtes de liste ont changé en 2020. Néanmoins, les “familles” politiques étaient à peu près les mêmes, sauf qu’il n’y avait pas de liste EELV en 2014.

L’on peut craindre, vu les circonstances, l’absence de débats, de réunions, de tractages… que les mêmes causes produisent les même effets. Malgré le déconfinement, il s’avère que 20 à 30 %  ne sortent pas de chez eux par peur du virus.

Du coup, les résultats du 1er tour ont aussi marqué un resserrement dû à la division à gauche comme à droite, sur fond de régression en voix du fait de l’abstention factuelle ajoutée par la pandémie. Elle est devenue la préoccupation première des citoyens qui voient le phénomène se prolonger sur le plan sanitaire en même temps que sur le plan économique et social dont la crise a pris des proportions considérables à partir de l’apparition du virus.

Un présent toujours très anxiogène et des plus incertains pour l’immense majorité de la population dont une partie -la plus paupérisée- n’est plus en mesure de faire face aux dépenses vitales de nourriture, du loyer et des charges…Les associations humanitaires -heureusement qu’il y en a- le mesurent à la rapidité avec laquelle fondent leurs stocks d’aliments de base.

C’est ce présent immédiat qui préoccupe ces familles et bien d’autres qui voient leur pouvoir d’achat baisser et la montée d’un chômage massif des plus inquiétants qui génère plus de misère, “la débrouille” et les marchés parallèles qu’il ne suffit pas de déplorer et de prétendre éradiquer par la fermeté et la stigmatisation. Ce qui prime c’est la solidarité avec les plus en difficultés et l’arrêt des politiques d’austérité qui pénalisent les plus défavorisés et qui accroît les inégalités sociales.

Et sur ce plan là, la municipalité de gauche et écologiste que dirige Marc Vuillemot fait preuve d’une sensibilité certaine et efficace qui a pour limites les moyens financiers réduits que l’Etat laisse aux collectivités locales.

Tout récemment, le maire de La Seyne a tenu à ce que soient livrés à domicile -et gratuitement- des masques fabriqués en France, en partie commandés par la Métropole, en partie par la commune, les seconds de très longue durée. 18 000 foyers sur 32 000 ont été servis à domicile. Les autres en points-relais, le week-end. Pas un exploit, peut-être mais un service appréciable après la saga pitoyable des masques…

En républicain et laïque convaincu, Marc Vuillemot, en tant que maire, ne veut pas commenter la décision prise concernant le second tour. “Tout sera mis en place pour que nul n’ait à s’inquiéter pour sa santé lorsqu’il exercera son devoir et son droit de citoyen. Et pour ceux qui seraient malades, fragilisés après l’avoir été, ou porteurs du virus, il devront pouvoir, le plus simplement possible, confier à d’autres électeurs de confiance le soin de voter à leur place”.

 Un second tour où tout peut arriver

 Cinq candidats peuvent se présenter au second tour, ayant obtenu + 10%. Seront-ils tous au départ ? Là est la question.

Les deux premiers sont dans un mouchoir : Marc Vuillemot (Union de la gauche) 23,01, Nathalie Bicais (divers droite) 21,82. Viennent ensuite : Dorian Munoz (RN) 15,61 et Luc Patentregger (EELV) 13,84 et enfin Sandra Torres (divers droite) 11,19

Il paraîtrait logique que gauche et droite se rassemblent. Déjà Sandra Torrès et le troisième candidat de droite éliminé Serge Daninos, se sont rapprochés. Aucun des trois, avec N. Bicais, n’avait obtenu le soutien des LR, ni de LREM qui n’avait pas de candidat labellisé.

Les tractations doivent être serrées, Nathalie Bicais, largement devant ses deux partenaires ne serait pas mécontente d’un ralliement. Une fusion sera plus difficile.

Qu’en sortira-t-il ? On devrait le savoir sans tarder car les candidatures doivent être déposées à la préfecture les 29 et le 2 juin inclus.

Une victoire de la droite signifierait, notamment, la reprise de la transformation sociologique de cette cité balnéaire à vocation industrielle que la droite a sabordée à la fin des années 80. Aujourd’hui ce sont 1 000 emplois qui sont en jeu aux CNIM, en grande difficulté depuis fin 2019. L’inquiétude est grande chez les salariés(es).

Ce serait aussi une nouvelle régression du logement social au profit de l’immobilier spéculatif inaccessible aux catégories populaires.

La gauche a toutes ses chances, Marc Vuillemot et son équipe ont déjà l’accord des élus qui avaient muté sur la liste de Luc Pattrentegger au 1er tour. Lequel devrait finir par se laisser convaincre que ses hésitations, voire un refus, signifieraient une volonté de torpiller la liste de gauche et écologique, en position de l’emporter. Pour l’ancien adjoint d’un maire communiste, cela consisterait en un geste assez irrationnel incompréhensible.

La très forte chute du candidat RN qui perd les 2/3 de ses voix, 15,61% au lieu de 26,27 en 2014, en fait tout de même un arbitre potentiel d’une triangulaire qui se dessine.

L’enjeu fondamental réside dans la capacité de chaque liste à convaincre ses propres électeurs traditionnels d’aller voter. Sans se laisser aller à une quelconque fatalité sous prétexte d’un contexte défavorable. Certes, il n’incite pas à l’euphorie, on l’a vu le 15 mars et on n’est pas sorti du profond bouleversement qu’on est en train de vivre.

Voter, c‘est aussi préparer l’avenir et se choisir des élus soucieux du seul intérêt général, de l’avenir de la planète malmenée par le système économique qui la sur-exploite ainsi que les humains qui l’habitent. Ne perdons pas de vue que c’est la droite très libérale qui règne sur les sociétés occidentales et le monde et qui a décrété, il y a quelques décennies, l’austérité pour les peuples et les super-profits pour les super-riches !

Au niveau local, les Seynois ont à leur disposition une liste pluraliste d’élus(es) porteurs d’orientations politiques progressistes pour tenir le bon cap : celui de l’humain et de la planète d’abord !

Des femmes et des hommes honnêtes, désintéressés et convaincus, qui ont fait leurs preuves et s’inscrivent dans les transformations sociales, écologiques et démocratiques à l’ordre du jour, en France et dans le monde

Une garantie sérieuse pour l’avenir

René Fredon

 

 

 

 

La Seyne , Au 2è tour le suspens reste entier.