Monsieur le président, mesdames et messieurs les conseillers métropolitains

Nous entrons dans le dur avec ce débat sur DOB : “TPM exerce pleinement ses nouvelles compétences...” depuis un mois et demi, finie la transition dîtes-vous, une antenne de TPM s’installe dans chaque commune pour veiller au grain et trancher sur ce qui est de la compétence des maires et ce qui est du seul ressort de TPM, à savoir la voirie, gestion de l’eau, l’évacuation des eaux pluviales, le patrimoine, la culture et ses équipement, les plans locaux d’urbanisme, l’aménagement et la conduite d’opérations sur tout le territoire, la politique du logement et j’en passe.

Je n’entrerai pas dans le détail du budget (DOB) faute de temps et de maîtrise comptable – le DOB de 2019 n’évolue qu’à la marge dans ses différents postes. Vous donnez l’impression que les difficultés qui mobilisent les maires et leurs associations, que vous soulignez en permanence, votre gestion permettrait de les compenser ? Comme si tout allait mal ailleurs : l’emploi, la croissance, le pouvoir d’achat, la fiscalité, les inégalités sociales et de territoires… sauf à TPM et autour où l’on créerait davantage d’emplois, où la crise se ferait moins sentir. Par quel miracle ?

Sur ce DOB quelques remarques rapides :

  1. Baisse ou stagnations des dotations ou compensation de l’État !
  2. Augmentation des taxes des ménages alors qu’il y a baisse du pouvoir d’achat dans ce pays.
  3. Les charges sont conditionnées par l’Etat autour de 1,35% sur le fonctionnement « Va t on pouvoir les tenir longtemps « 
  4. La compensation de l’Etat sur la TH sera-t-elle effective à 100 % et pour combien de temps ?

 Voilà quelques équations qu’il nous faut assumer et sur lesquelles nous pouvons protester plus fermement tout d’abord en informant la population et en combattant ces orientations politiques et pas seulement en conseil métropolitain parce que s’adapter ou se résigner à ces limites budgétaires et ces contraintes.

                    C’est inacceptable pour nos concitoyens !

D’autre part a-t-on bien mesuré ce qui va rester comme initiatives aux communes ? Rien ou presque rien. Tout cela au nom de la rationalité, de la “mutualisation” des moyens dont toutes nos séances illustrent la colère des collectivités territoriales qui constatent que leurs moyens régressent-

Monsieur le président,

  1. C’est TB d’avoir obtenu davantage de l’Etat pour réduire la délinquance et les trafics de drogue dans nos cités, notamment à La Seyne et Toulon, il était temps mais le mal est profond. D’ailleurs cette aide si elle est la bienvenue risque de ne pas suffire car la police de proximité a été négligée depuis si longtemps et les rapports quotidiens avec les populations, la connaissance du terrain, des personnes et des groupes ont été sérieusement relâchés, pas par les agents de sécurité, mais par le manque de crédits de personnels ainsi que pour l’entretien de leurs locaux…et auj., le “grand débat national” ne s’invite pas beaucoup dans nos cités !.
  2. On ne peut s’empêcher de s’interroger sur la tendance des métropoles à attirer une certaine croissance, au demeurant en berne, en même temps que les territoires périphériques -plus accessibles financièrement- s’avèrent de plus en plus isolés, délaissés de leurs services publics , les transports publics, la poste, la santé, l’école, le petit commerce, les emplois s’y raréfient et les populations y voient fondre plus vite un pouvoir d’achat rongé par des dépenses plus importantes que dans les métropoles. Quant aux agriculteurs ils continuent de travailler à perte pour une trop grande proportion…

Monsieur le président vous allez dire que vous appliquez la loi et que la décision a été collective. C’est globalement vrai mais aujourd’hui les règles sont en train de changer et c’est dû à l’intervention populaire qui remet en cause nos représentations politiques Plus que jamais le recours au référendum s’impose par exemple localement :

  1. sur le mode de transport
  2. sur le logement social
  3. sur le projet d’aménagement du port…

D’autres questions peuvent être mises à la consultation des citoyens financeurs de la métropole : il suffit de les solliciter…monsieur le président

Comme l’a dit Laurent Wauquiez, mercredi à La Garde, “la colère porte sur le pouvoir d’achat”, ce qui ne l’a pas empêché d’être à l’initiative de la loi anticasseurs ou plutôt anti manifestants dont il s’est félicité tout en étant hostile au rétablissement de l’ISF et muet sur les profits faramineux engrangés par les entreprises du CAC 40 -dont Vinci se gave et très présent à Toulon, il n’est pas le seul. Muet aussi sur l’évasion fiscale qui ne date pas de Macron évaluée à 80 à 100 mds par an !!! Au passage Cet argent détourné ferait du bien aux collectivités locales et au budget de l’Etat

En conclusion : Toutes nos communes depuis des dizaines d’années sont poussées à se serrer la ceinture avant de se regrouper, d’abord librement puis par la contrainte politique et budgétaire au nom de l’austérité qui ne s’avoue pas mais qui se pratique en nous faisant croire que pour être moderne il faut moins de services publics et plus de privatisations, de concurrence et de compétitivité. Qui peut encore y croire ? Surtout si l’on considère qui en profite et qui paie les pots cassés ?

Le malaise profond qui s’exprime aujourd’hui dans nos villes et dans nos campagnes nous oblige à bien mesurer l’ampleur et la nature de la contestation populaire et à y répondre à tous les niveaux, concrètement, notamment aux urgences sociales et écologiques mais aussi à la soif de participation et à l’inadaptation de nos institutions en France et en Europe.

Je vous remercie pour votre écoute

Christian BARLO

élu métropolitain TPM

 

Intervention au conseil métropolitain sur le DOB 2019 ( document d’orientation budgétaire ) :

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