Il a beau soigner son image de jeune et dynamique président, très déterminé dans ses choix et très sûr de lui, E. Macron n’en est pas moins jugé, pour ses choix politiques, comme privilégiant les plus riches et délaissant les autres, les plus pauvres mais aussi d’autres catégories sociales, loin d’être nanties.

Globalement 55% des Français jugent son bilan négatif et 78% estiment que s'agissant du pouvoir d'achat et de la réduction des inégalités, il va dans le mauvais sens (enquête du CEVIPOF 5 mai 2018). (1)

Plus le moindre doute, il mérite bien son appellation de “président des riches” qui lui va comme un gant. Il a d’ailleurs renforcé sa réputation ces derniers jours en supprimant la taxe Sarkozy de 2011 qui pénalisait (très légèrement) les plus riches pour tenter de les dissuader d’expatrier leurs capitaux. Il ne va tout de même pas contraindre ceux qui ont des capitaux à ne pas les “optimiser” !

Le “ni droite, ni gauche” a fait long feu chez les plus crédules. Il mène une politique résolument libérale et même très libérale qu’il doit assumer. le masque n’a pas tenu longtemps.

Quant à sa stature internationale, son attitude face à Trump, grotesque dans sa familiarité face à celui “qui fera un grand président”. Macron jouait au jeu du grand amour entre la France et les Etats-Unis, se laissant prendre par la main, n’osant pas contrarier son hôte au point d’envisager un autre accord avec l’Iran. Quelle mascarade !

Et il n’a toujours pas répondu à la nouvelle provocation de Trump pour ses propos scandaleux inadmissibles vis-à-vis des victimes du Bataclan, de la France rendue responsable parce que, comme aux E-U, elle n’autorisait pas le “libre”port d’armes !

Le message du quai d’Orsay n’est pas suffisant, c’est l’indignation du pays par le président de la République qui s’impose.Les dissonnances au sein du gouvernement et de la majorité se font plus nombreuses. Ainsi le secrétaire d’Etat à la cohésion des territoires, Julien Denormandie vient de déclarer que “la baisse des APL était une mauvaise décision” ! Avait-il l’aval de Jupiter ?

On peut le supposer car le Premier ministre  avait déjà qualifié le choix de “pas intelligent” mais ils ont “corrigé”: ils ont sommé les offices d’HLM de baisser les loyers, donc de grever leurs budgets d’une très lourde charge qui va se répercuter sur l’entretien, la réhabilitation et la construction de logements sociaux !

Il est vrai que les logements sociaux ne sont pas leur tasse thé. Ils ont l’ambition d’en vendre  40 000 par an ! C’est ça leur réforme du logement social. Quant aux offices d’HLM, ils devront se regrouper pour survivre. Tout un symbole. Les bailleurs sociaux sont vent debout, comme la fondation Abbé Pierre et les associations de locataires.

Ce lundi matin, le Premier ministre reçevait individuellement les syndicats de cheminots qui sont prévenus : “la privatisation et la fin du statut ne sont pas négociables !” Que va-t-il rester à négocier ? Si ce n’est pas de la provocation…

Après le camouflet infligé au PDG d’Air-France, soutenu par le gouvernement, qui avait voulu consulter tous les salariés, les pilotes étant très minoritaires, on ne peut y voir que la confirmation d’un très grand malaise social de l’ensemble des salariés, cadres inclus, mais aussi des retraités, des jeunes, de ce qui reste d’authentiques paysans…dont l’avenir est vécu comme très hypothéqué par une course au profit pour quelques-uns qui révèle les limites d’un capitalisme effréné.

Macron et ses affidés ont beau se réjouir de l’absence d’une alternative à gauche…pour l’instant, ils ne peuvent empêcher la contestation sociale qui monte en puissance et qui cherche une issue politique à la crise sociale, démocratique, écologique de plus en plus visible au fur et à mesure que son pouvoir est perçu pour ce qu’il est : l’incarnation d’un pouvoir de droite au service d’intérêts privés inconciliables avec les aspirations populaires à la solidarité, à la justice, à la fraternité, à la paix.

René Fredon

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/05/05/enquete-cevipof-sur-macron-le-chef-de-l-etat-percu-de-plus-en-plus-a-droite_5294725_823448.html

Humeur :Macron : un an déjà…et 2/3 d’insatisfaits

Laisser un commentaire