D’un variant à l’autre…et  Ce qui ne varie pas

Depuis quelques jours un certain omicron venu d’Afrique du Sud a envahi nos quotidiens, pas encore notre quotidien qui a fort affaire avec la 5è vague du Delta. Il est déjà qualifié de “risque très élevé”  par l’OMS même si des études sont en cours sur son niveau de dangerosité et sa transmissibilité. L’Afrique du Sud enregistre 4 fois plus de contaminations que la semaine précédente soit 10 000/jour. Et omicron est arrivé en Europe.

Certains se sont arrêtés sur les pertes de chiffres d’affaires prévisibles du secteur du tourisme avant de s’occuper des victimes et de protéger les populations des pays du sud de l’Afrique très peu vaccinées  (à moins de 10%) parce que les pays riches n’ont pas crée les conditions de leur accès à la vaccination qui est plus que jamais une urgence mondiale. Ni obtenu la levée des brevets et l’accès aux traitements qui existent.

Messages que ne cesse de porter l’OMS et les populations, les syndicats, associations et partis conscients de cet immense décalage entre les pays “riches” et les pays pauvres. Les profits d’abord l’emportant sur les dispositions sanitaires annoncées mais si peu effectives.  Autrement dit, l’économie passe avant toute autre considération. Nous sommes en période de fêtes et de grands mouvements de déplacement des familles, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières. Ils générent des risques accrus de contamination même sans le nouveau variant !

La 5è vague n’a pas atteint son pic, attendu fin décembre-début janvier, nous disent les communiqués visant à nous rassurer sur la stratégie mise en oeuvre par un petit nombre et,  en dernière instance, par le seul président éclairé par un conseil scientifiques dont il tient plus ou moins compte. Avec en ligne de mire…sa popularité en vue des présidentielles !

D’ailleurs le ministre de la santé attend d’être mieux informé pour ne pas avoir à durcir les contraintes de déplacements après deux années qui n’ont pas suffi à vaincre le virus et ses variants. On nous prépare à vivre avec, pour une durée impossible à prévoir tout en ne changeant rien aux rapports sociaux de plus en plus inégalitaires et aux règles de sociétés soumises à la puissance corruptrice de l’argent.

Notre président qui fut directeur d’une grande banque d’affaires n’en sera pas culpabilisé. Il n’est surtout pas là pour changer quoi que ce soit mais pour que le système capitaliste perdure et ne perde pas trop de plumes dans une crise globale qu’accentue une très sévère crise sanitaire.

Il préfère, par esprit de classe, plumer les classes inférieures à ses yeux et qu’au fond il méprise. Hélas, comme dit la CGT “on est déjà à poils” en nous invitant à un rassemblement le 7 décembre devant la préfecture pour tout ce qui concerne l’action sociale et médico-sociale.

Si les hôpitaux publics et leurs personnels continuent à souffrir de leurs conditions de travail et de rémunérations, ce qui provoque la dissuasion et la pénurie de nombre d’agents, alors qu’il faudrait en embaucher, Falco était tout heureux et fier d’inaugurer le 25 novembre, un nouvel établissement de convalescence à Sainte Musse mais pas intégré au service public, intégralement privé, du groupe Clinéa qui en a profité pour regrouper deux cliniques d’Hyères et de Carqueiranne et pour faire une très bonne affaire immobilière doublée d’activités rentables. On n’en doute pas.

Et ce n’est qu’un premier pas, nous dit-on car il a été décidé par le président du conseil de surveillance du CHITS également maire de Toulon et président de TPM qu’un pôle de santé privé déjà baptisé “Sainte-Musse 2” verra le jour en 2024/2025. Tout à fait dans la ligne de Macron que Falco a rejoint, comme chacun sait. Voilà la stratégie qui conduit à réduire les crédits aux hôpitaux publics en faisant place aux “investisseurs” privés pour leur propre compte.

Macron se contente de gonfler la poitrine en avançant l’objectif de la semaine : les 10 millions de troisièmes doses pendant que les Africains du sud et des pays alentour, sous-vaccinés, sont exposés à un nouveau variant qui se démultiplie et se répand dans le monde entier !

Plus il y aura de décalage plus longtemps il y aura transmissions et risques sur toute la planète déjà mal en point par sa sur-exploitation et ses conséquences connues mais sûrement pas en voie de résorption puisque des intérêts privés colossaux sont en jeu  et on voudrait nous faire croire qu’à la tête des Etats, ils se disent les mieux placés pour nous sortir de l’impasse dans laquelle ils nous ont conduits.

Ils voudraient bien que les débats ne portent que sur les questions sécuritaires, identitaires, chargées de nationalisme, de racisme, faisant des migrants des boucs émissaires, la cause de tous nos maux et des dérives du système que Macron comme la droite et l’extrême-droite veulent conserver dans ses fondements.

Mais ils ne peuvent refouler les urgences sociales, premières préoccupations des Français.es que sont le pouvoir d’achat, les salaires, l’emploi et les conditions de travail…donc les services publics, tout ce qui conditionne une vie décente pour tous.

Il ne suffit pas seulement d’en parler mais aussi montrer qu’il y a rien de fatal, que les écarts qui se creusent et qui marginalisent des millions de familles, le nez dans le guidon pour survivre au jour le jour ont pour cause les politiques d’austérité parfaitement adaptées aux appétits sordides des multinationales et de leurs actionnaires qui engrangent en temps de crise des profits record ! Tout en se posant en bienfaiteurs de l’humanité !

Ce ne sont pas des promesses qui vont mobiliser un électorat populaire écoeuré de tant d’inégalités, de précarité, de pauvreté face à l’étalage de richesses de quelques-uns. Un sondage vient d’évaluer à 40% l’abstention à la présidentielle (Odexa, je crois?).

Il s’agit de faire partager la nécessité de s’attaquer à la racine de tous nos problèmes et prendre le contrôle du navire qui s’échoue donc la barre pour changer de cap. Pour maîtriser l’utilisation de l’argent public, réorienter l’économie, faire payer les riches et répondre aux urgences sociales, écologiques, démocratiques, sociétales…

Ce qui se passe aujourd’hui dans la rue et dans les entreprises – mis sous l’éteignoir médiatique- est tout à fait  décisif pour obtenir des avancées immédiates. Et aussi pour donner un prolongement à toutes ces luttes sociales et sociétales pour construire un rassemblement populaire conscient et puissant sur des objectifs concrets de transformation de la société.

Tout compromis qui ne remet pas en question le pouvoir capitaliste -voir du côté de l’Allemagne- se condamne à se soumettre à ses critères.

La France d’en bas peut retrouver le chemin des grandes conquêtes historiques et notamment les plus proches qui ont coïncidé avec des périodes charnières : 36, 45, 68…où l’influence du PCF et de la CGT étaient à leur apogée.

Il y a matière à réflexion.

René Fredon

D’un variant à l’autre…et Ce qui ne varie pas..