En matière de communication, Nathalie Bicais ne chôme pas. Elle “audite” à tour de bras et joue les procureurs de la précédente municipalité, bonne à rien, qui lui a laissé une ville en friches, gérée par des incompétents doublés de dangereux irresponsables fermant les yeux sur l’islamo-gauchisme de certaines associations et imams, avait rajouté son 1er adjoint, J-P Colin qui a disparu des radars depuis sa “saillie” qui sentait bon l’extrême-droite.

Ce qui a jeté le trouble et même l’indignation parmi les Seynois.es et les associations dont les bénévoles s’emploient à résoudre un certain nombre de problèmes sociaux récurrents et à créer du lien entre les habitants des quartiers populaires particulièrement touchés par les choix libéraux et leurs conséquences, dont l’insuffisance des crédits alloués aux communes. Pas plus qu’elles ne disposent des moyens  nécessaires pour faire reculer les incivilités et l’insécurité qui vont de pair avec l’aggravation de la pauvreté et des inégalités.

Point de sanction après que madame la mairesse ait pris quelque distance avec son fougueux co-équipier prié de se montrer discret, au moins quelque temps.

Mais elle n’a pas tardé à siffler la fin de la récréation car il faut bien rassurer les équipiers de droite et leurs électeurs. Le 14 janvier, dans une interview à VM, N. Bicais s’est empressée de rassurer ses troupes et de minimiser ce qui n’est pas un dérapage de son fidèle lieutenant.

A la question : “La cohésion de la coalition en est-elle altérée ?” Mme Bicais a répondu : “Non. En fait, il s’agit d’une maladresse politique et non d’une divergence. Jean-Pierre qui est intellectuellement très actif, avait envie d’entrer vite dans la campagne des Régionales et de se positionner sur l’échiquier politique…c’est plus une question de gestion humaine que de politique.”

Voyez-vous ça : le petit maladroit ! Le voilà qui se met en campagne pour conserver son siège de conseiller régional. Il ne gagne pas assez voyons, cet assureur qui fait de la politique à plein temps, grassement payé par les contribuables locaux car il est aussi 15è vice-président de TPM dans la foulée, histoire d’arrondir ces fins de mois. Il y est chargé du développement économique.

  1. Bicais n’est pas rancunière. D’ailleurs, elle n’a pas de divergence politique avec son ami très proche, dit-elle. On n’en doutait pas. Elle s’en est démarquée juste parce qu’elle ne pouvait pas faire autrement, le temps que l’orage passe. L’on attendait des sanctions ?

Que nenni ! Dans sa “lettre politique” JP Colin

 

avait écrit sous le titre “séparatisme” qu’il informait les Seynois du «contrôle strict” de toutes les associations, de «l’arrêt du financement public pour les clubs de sports aux tendances séparatistes avérées” ainsi que le “signalement de tous les “djihadistes d’atmosphère” qui montrent le début d’une radicalisation” menaçant” les structures associatives (qui)devront désormais rendre des comptes ou disparaître lorsqu’elles sont liées à l’islamo-gauchisme dont sont responsables nos prédécesseurs à la mairie”!! Rien que ça.

Citant, pour qu’on le comprenne bien, l’ex-foyer éducatif Wallon désormais absorbé par le centre Mandela :“Il constitue la base arrière politique du séparatisme à bas bruit. Je propose donc que l’on s’en occupe sans tarder”.

Si ce n’est pas de la diffamation, ça y ressemble et Mme la maire l’a bien compris en désapprouvant son 1er adjoint publiquement. Mais ça sera tout ! Elle n’a pas de divergence de fond, elle partage le contenu mais regrette le fait qu’elle n’aurait pas été mise au courant…ce qui reste à démontrer. Elle en profite pour réaffirmer que c’est elle la patronne et circulez…y a plus rien à voir !

Les communistes -ainsi que les anciens élus et le maire- avaient eu immédiatement une réaction très sévère à l’encontre de tels propos qui annonçaient une chasse aux sorcières dans les cités pour, soi-disant, éradiquer les “djihadistes” quitte à suspecter l’ensemble des familles issues de l’immigration. C’est effetivement le meilleur moyen de compromettre la cohésion sociale qui suppose une tout autre conception du “vivre ensemble” respectueux de la diversité et à l’écoute de celles et ceux les plus en difficultés de toutes sortes. Tout en ne cédant rien aux actes d’une infime minorité qui ne représente pas l’islam.

Mais la droite n’est pas là pour construire des logements sociaux et s’inquiéter de la situation des plus faibles, de l’accès à l’emploi et à la formation pour tous. Elle entend poursuivre l’aménagement de notre ville portuaire et littorale qu’elle destine à des catégories sociales pouvant accéder à un immobilier de plus en plus cher, donc de plus en plus sélectif.

Elle destine notre ville, non pas au maintien des activités industrielles, à la reconquête de nos savoir-faire mais au tourisme de luxe et à l’immobilier drainant une clientèle solvable.

Et ça se traduit, sur le plan culturel, par la suppression de la page en provençal du magazine municipal ! Elle justifie ce choix par des propos qui en disent long : “nous n’avons pas à faire de particularisme…mais à nous adresser au plus grand nombre !..Les objectifs de la municipalité se concentrent sur la remontée du niveau en langues étrangères et notamment l’anglais…!” 

Les langues régionales aux associations, en option, pas dans l’éducation nationale. C’est aussi ça la mondialisation…capitaliste : l’uniformisation des cultures et des langues. Tout pour le fric et les profits d’une minorité gavée qui n’en a jamais assez.

Ce n’est pas sans lien avec l’empressement avec lequel  Mme la maire a porté au maximum son indemnité en juillet dernier, soit 5 639,6 euros brut. A laquelle s’ajoute son indemnité de vice-présidente de TPM. Le total dépassant la limite légale Mme Bicais devra se contenter de 8 434,85 euros brut ! 5 fois le SMIC.

C’est d’autant plus indécent que le 5 mai dernier, à la fin du mandat précédent, elle demandait aux élus de l’ancienne majorité de baisser leurs indemnités de 20% pour constituer un fonds de solidarité dans le cadre de la pandémie !!!

Début janvier, les communistes seynois diffusaient un tract dans les cités populaires intitulé “Vivre mieux dans les quartiers populaires c’est possible et c’est urgent” prenant acte de la dégradation des conditions de vie en même temps que les incivilités, les actes de vandalisme, les trafics de drogue, les dangers sanitaires et l’insécurité qu’ils génèrent…mettant tous les acteurs devant leurs responsabilités, du national au local. sans oublier la responsabilité de tous, des parents, comme celle des bailleurs…

Etant entendu que “l’État doit assurer l’égalité de toutes et de tous, garantir l’accès à l’éducation, au sport, aux loisirs et à la formation et cesser les politiques concertées d’abandon de nos quartiers”.

Le 19 janvier, la police nationale et municipale, les services techniques de la ville ont investi la cité Berthe de manière spectaculaire avec engins d’enlèvements, nettoiement des espaces, recherche de drogue, de squats…une opération de nature à rassurer. Mais  attention, s’il n’ y avait pas de suivi,  en termes de moyens humains pour la propreté et de police de proximité pour la sécurité ? Bref, on a besoin de plus de services publics et d’aides aux associations.

La pandémie accélère les inégalités. C’est dire l’exigence, le besoin de solidarité et de justice sociale qui doit unir les victimes de la crise profonde qui traverse toute la société.  Pour en changer les bases et ne plus subir le libéralisme qui ne fait que le bonheur des très riches.

 

René FREDON 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bicais réhabilite JP Colin :Maladresse n’est pas divergence !