Quand le ministre du travail traitait Macron de “connard”…

 

Ce n’est pas si vieux ! Cela remonte à 2010 quand il était jeune socialiste, maire d’Annonay et plus jeune député de l’assemblée nationale.

 

Il était même partisan du retour aux 60 h, il signait une tribune, alors qu’il se trouve aujourd’hui au premier plan pour imposer la retraite à 64 ans ! Comment peut-on se renier à ce point ?

 

L’ascenion fulgurante du ministre Dussopt vient de se trouver brutalement entâchée par une affaire de favoritisme dans un marché pubic qui remonte à 2009. Banal, les rangs de la “majorité” macronienne sont assez bien garnis de personnages de haut rang en délicatesse avec la justice, à commencer par le ministre de la justice, le secrétaire général de l’Elysée, le haut-commissaire Delevoye.  Et maintenant un ministre. Bayrou est aussi dans la tourmente.

 

Avant d’entrer au gouvernement actuel issu du précédent, Hollande avait choisi Macron comme conseiller spécial à ses côtés puis l’avait nommé ministre de l’économie, puis s’était effacé devant l’ex-directeur d’une célèbre banque d’affaires qui ne l’avait même pas informé, dit-on, de sa candidature à la présidentielle ! Pauvre Hollande qui s’était laissé placardiser en lui donnant le feu vert ??

 

Fallait-il qu’il ait peu confiance en lui-même et en sa politique libérale de plus en plus marquée. Un jeune loup allait prendre les rênes et le fouet pour aller plus vite et plus loin dans la liquidation de nos services publics, de notre modèle social, galopant vers le tout-pour -le-capital, travailler plus et plus longtemps pour moins de retraites !

 

Et voilà Hollande qui court à l’Elysée lorsque Macron claque dans ses doigts en nous disant qu’il n’y va pas souvent, comme pour s’excuser. Et sans se positionner sur les retraites qu’il a lui-même malmenées.

 

Olivier Dussopt ne mâchait pas ses mots en 2014 alors que Macron prenait ses fonctions de ministre de l’économie de Hollande. Dans le cadre d’une fermeture d’entreprise, -les abattoirs GAD, laissaient 900 salariés sur le carreau- et du discours méprisant de Macron à ce sujet, Dussopt le traita de “connard” dans les couloirs de l’assemblée parce qu’il avait insulté…sa mère, ouvrière toute sa vie. C’était plutôt sympathique, non ? Mais ça allait s’arranger bientôt…

 

Avec les cadres du PS Macron fit du recyclage pour rassembler au centre-gauche tout en se disant “ni de droite, ni de gauche, le seul capable de faire barrage au RN“, éternel second depuis 2002.

 

Dussopt avait débuté avec B. Hamon et M. Aubry mais aussi Valls également choisi par Hollande ! Dussopt fut contacté dès 2017 pour faire partie du gouvernement Macron. Il n’a pas pu résister. Ministre à 39 ans, ça ne se refuse pas…quand on a les dents longues.

 

Oublié le cri du coeur de 2014, oubliés le passé et les convictions premières, la défense du travail face à un capitalisme destructeur, montrons-nous “constructifs”, “réalistes”, ma carrière d’abord, quitte à dire le contraire de ce qu’il pensait avant…Tout le monde a le droit d’évoluer…et en l’occurrence de se dédire et de se discréditer.

 

Aussitôt Macron, Borne et compagnie l’ont assuré de leur confiance. Ils ne représentent que le tiers des Français. C’est rassurant.

 

 

René Fredon

 

 

Quand le ministre du travail traitait Macron de “connard”…