Macron « sauveur de l’Europe » ???
L’armée d’abord, le peuple paiera
Il avait demandé au général en chef des armées d’ouvrir la mise en scène qu’il avait concoctée autour du 14 juillet, traditionnel défilé devant le gratin du monde invité à admirer la puissance militaire de la France et de son président qui se veut l’initiateur d’une Europe fédérale toujours chapeautée par l’Otan désormais entre les mains de Trump ! (1 le discours aux armées)
Macron a décrété que, dans un contexte où les plus forts gagnent, « notre liberté est devenue des plus fragiles. La Russie devenant le « danger existentiel » qui nous menace directement, vu la tournure que prend la guerre en Ukraine. »
Quelque semaines auparavant c’était l’Iran, Israël ne faisant que se défendre, donc elle pouvait attaquer, sûre que les E.-U suivraient et l’Europe avec, bien embarrassée par les volte-face de Trump, allié de Poutine et de ses propres projets d’annexions de territoires. Libéraux et extrêmes-droites ne s’en indignent pas et pour cause ! Même indifférence pour le génocide des Palestiniens, drôles d’humanistes !
Macron a dissout l’Assembléee, il cherche visiblement à faire parler de lui. Il décréte qu’il nous faut muscler nos armées, d’autant que la France est la seconde nation, après les E.-U, comme fournisseur d’armes et de munitions. Ce qui réjouit les dits fournisseurs par la même occasion. Il ne peut que faire des heureux dans le secteur en jouant les pacifistes qui ne s’arment que pour dissuader les guerres, qu’ils disent ?
Il a cette fomule « Pour être libres il faut être craint, pour être craint il faut être puissant », drôle de conception qui n’honore pas la révolution de 1789 qui nous libérait du « bon vouloir du roi » et de ses caprices…
Il faut donc préparer l’opinion, en général si l’on peut dire. Le plus facile ce sont les plus galonnés des armées qui feront exécuter les ordres. Il leur faut conditionner l’ensemble des militaires et si possible la population, pour lui transmettre le « patriotisme » des objectifs financiers des capitalistes, milliardaires ou non.
Les généraux ne doivent pas faire de politique, c’est bien connu. Seulement l’appliquer, d’autant plus facilement qu’ils partagent très majoritairement le fond.
Les retombées financières d’un tel engagement ont été évoquées. Elles ne peuvent qu’être une accélération des privations pour les près de 10 millions de personnes en France qui n’ont pas le minimum pour vivre et pour l’ensemble des classes moyennes qui s’en approchent.
Le budget de la Défense aura doublé en 10 ans, de 32 mds d’euros à 64 en 2027 et ça ne fera que s’accélérer. « Le salut de la patrie suppose que nous dépensions plus pour notre défense et que chacun prenne sa part du fardeau », a-t-il osé. Ce qui risque de faire du bruit alors que le budget pas encore bouclé pour 2026 il va falloir ajouter aux 40 milliards 3,5 mds de plus en 2026 et autant en 2027.
Après Macron le déluge !
Le peuple n’est même pas concerné pour donner un avis à cette déclaration qui nous tombe du ciel en pleines vacances et nous promet sa priorité ou le pire alors qu’aucune majorité parlementaire n’existe, encore moins sur le nom de Macron.
Tous les pays d’Europe, sauf l’Espagne, ont accepté l’exigence de Trump de porter leur budget de sécurité à 5% de leur PIB, dont 3,5% pour leur défense militaire d’ici à 2035. En 2024, le budget-défense atteignait 64 mds de $, soit 2,06% du PIB.
Macron a déjà contribué à doubler les crédits militaires. Il nous engage avant de quitter sa fonction, à une accélération que paieront durement les Français mis devant le fait accompli. Décision que n’ont pas encore voté les parlementaires.
Cela ressemble à un coup de force préparé entre lui, son premier ministre et les experts militaires de son camp. D’après leur analyse du contexte international très inquiètant depuis le retour de Trump au pouvoir. Il dicte ses volontés dans tous les domaines et agit selon son bon vouloir, dans le seul intérêt du capital au détriment du travail. Les guerres existantes n’étant que des guerres inter-impérialistes. Pour la domination économique des plus puissants.
Comme l’exprime le PCF dans sa « résolution » du 5 juillet, « le capitalisme, en crise systémique depuis des décennies, se montre incapable de répondre aux immenses défis posés à l’humanité. Ce sont les peuples qui en paient le prix par le chômage, la précarité, la dégradation de leurs conditions de vie sociales et environnementales ». (2)
Cela respire le réalisme et la volonté d’unir la gauche pour construire une alternative crédible, en même temps qu’une mobilisation à la rentrée, des forces politiques, syndicales, associatives, culturelles, écologiques…pour résister et reconquérir la confiance populaire au sens large.
René Fredon