Falco et le frigo…suite   

La fin de semaineest attendue avec beaucoup d’impatience du côté du Conseil constitutionnel qui va confirmer ou infirmer la loi sur les retraites adoptée à la sauvette sans vote du parlement.

Il en sera de même du côté de Marseille où se joue l’avenir de Falco au tribunal correctionnel.

 

A la demande du maire de Toulon, le 1er février dernier, les audiences avaient été reportées au 11 avril 2023, l’on devrait en finir avec “l’affaire du frigo du conseil départemental“. Un frigo mis à la disposition, sept jours sur sept, d’Hubert Falco qui ne faisait plus partie de l’institution qu’il avait présidée. En tant que maire et président de TPM il dispose d’un revenu mensuel plutôt confortable…non comprises les retraites d’ancien ministre et de sénateur.

 

On ne comprend pas très bien qu’il se fasse nourir et blanchir sur les deniers publics du conseil départemental pendant 16 ans jusqu’en 2018. Cela paraît incroyable ! D’autant que l’institution départementale n’est nullement tenue de le faire. Il s’agit encore moins d’un “acquis social”qui n’a aucune justification et ne fait d’ailleurs l’objet d’aucune délibération.

 

Simplement une faveur accordée à l’ancien président par son successeur Marc Giraud qui ne pouvait rien refuser à son ancien “patron”…Falco, présidait depuis des années LR dans le Var, c’est lui qui avait choisi son successeur au poste de président du conseil devenu départemental. Simple retour d’ascenseur…aux frais des contribuables. Petits arrangements entre amis.

 

Du coup, l’ancien président Marc Giraud a dû démissionner, d’autant qu’une autre affaire de détournement de fonds publics lui était reprochée lorsqu’il était maire de Carqueiranne, il sera aussi jugé pour celle du frigo car forcément au courant, ce qu’il n’a pas nié. Et en dit long sur les pratiques de certains de nos gestionnaires peu scupuleux qui s’entourent de cabinets fournis en collaborateurs à leur service et se croient tout permis.

 

Les mis en cause ont pour ligne de défense le complot politique, donc la négation des faits. Cela ne paraît pas très sérieux face aux éléments recueillis lors des auditions et aux témoignages des personnels et du syndicat UNSA qui avait soulevé le lièvre et saisi le parquet financier  pour vérifier la pertinence des arguments des uns et des autres.

 

La secrétaire de l’UNSA, Faouzia Mehazem a très légalement porté plainte auprès du parquet financier. Elle a, dès lors, était l’objet d’une pression inouïe sur sa personne, doublée de menaces de mort anonymes et d’injures racistes caractérisées. Au point que le chef des cuisines, Laurent Defraize, bien placé pour en parler et qui avait témoigné en sa faveur,  s’est suicidé le 11 mars 2020.

 

Hubert Falco n’accepte pas qu’on mette en cause sa probité et qu’on l’accuse de détournement d’argent public ! Encore faudrait-il qu’il n’y contribue pas. C’est tout l’enjeu des jours à venir. Une condamnation risquerait fort d’abréger sa carrière politique déjà compromise par la crise au sein de LR dont il était le président départemental après Arreckx et Léotard. Il choisissait les candidats de son camp à toutes les élections et nommait les responsables de circonscriptions.

Les scandales, les règlements de comptes, les meurtres au sein de la droite et de l’extrême-droite se sont révélés florissants depuis que le Var est passé à droite en 1981, au moment où la France basculait à gauche.

 

Falco a rejoint le camp de Macron avant les présidentielles, la droite (LR +Macron) a perdu les législatives au profit du RN dans le Var et au plan national. La confiance ne règne plus entre le peuple et le président de la République dont la cote de popularité est au plus bas.

 

Rien à voir avec le procès qui a lieu cette semaine à Marseille ? Pas sûr, l’ami Darmanin, qui chapeaute la sécurité (au détriment de nos libertés individuelles et collectives) et les collectivités territoriales -mais pas la justice- avait été mis au courant de la situation et de l’enjeu de première importance pour Falco.  Qu’en attendait-il ?

 

Il n’est déjà plus le rassembleur du parti longtemps dominant en France et dans le Var. Même si ce qui l’oppose aux autres forces libérales et ultra-libérales n’est guère que tactique et de pure forme pour maintenir au pouvoir un système à bout de souffle arc-bouté sur les privatisations et la course aux profits pour les très riches. Tant pis pour les autres.

 

 

René Fredon

 

 

 

 

 

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