Energies : leur prix flambe et la planète brûle..

                   PCF : une loi pour que les citoyens s’emparent  des biens communs

 

Cela fait un quart de siècle que l’Union euopéenne (UE) a entamé le processus d’ouverture à la concurrence des monopoles publics de production, de transport et de distribution des principales énergies : électricité et gaz notamment.

Ce qui, selon leurs promoteurs libéraux et socio-libéraux, devait conduire à une meilleure gestion grâce à une “libre” concurrence censée faire baisser les prix au bénéfice des consommateurs…La première directive concernant l’électricité remonte à décembre 1996 suivie par celle du gaz un an et demi après.

En France, depuis la Libération, EDF-GDF assurait le service public et mettait en oeuvre des centrales nucléaires qui nous fournissaient l’électricité suffisante et la moins chère  d’Europe et du monde. L’électricité que nous consommons est encore à 70% d’origine nucléaire décarboné.

Macron dit vouloir construire 5 réacteurs et, en même temps, il veut réduire la part du nucléaire à 50% alors que la consommation d’électricité va augmenter et que les alternatives dites durables ne permettent pas de compenser à court et moyen terme.

Le prix des énergies a explosé, notamment du fait de la pression d’un marché mondial tourné vers l’exploitation des énergies fossiles, encore très majoritaires, qui se raréfient et dont il est urgent de se passer en même temps que d’une concurrence privée qui la répercute sur les consommateurs, car il faut bien faire vivre les gestionnaires privés et leurs actionnaires !

 

Voilà que ces tout derniers jours les ministres européens de l’énergie se grattent la tête pour “corriger ce qui ne va pas”. Certains mêmes trouvent ce marché “aberrant” et ses règles “obsolètes“…C’est surprenant, non ? Surtout quand ça vient du ministre français de l’économie, B. Le Maire qui veut nous persuader que la reprise est là et qu’on voit le bout du tunnel. Sans toucher aux fondements du système, il n’est pas là pour ça.

A cette réunion, la ministre de la transition écologique, B. Pompili s’est contentée de proposer, avec ses collègues méditerranéens d’Espagne, d’Italie, de Roumanie et de Grèce, “d’essayer de trouver une autre manière d’aborder ce marché...” Qu’est-ce à dire ? Qu’il faut l’aménager pour «casser les monopoles nationaux” comme il est écrit dans la 1ère directive ?

Pourtant n’est-ce pas le président de la République qui, en mars 2020, tirait les premiers enseignements de la pandémie :  « Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens, et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché ». Très bien dit. Va-t-il passer aux actes lorsqu’il va prendre la présidence de l’UE en janvier prochain ? Rien n’est moins sûr. Les “belles” déclarations sont à la portée de tous. Macron ne manque pas de sbires pour les lui préparer. Tout en servant la finance au service de sa caste.

 

La proposition de loi du groupe communiste sur les biens communs rejetée

Examinée cette semaine par la commission des lois, cette proposition a en effet pour objet de mettre les biens communs hors du marché. Elle répond à une aspiration populaire  bien au-delà de nos frontières. Elle en propose le périmètre et le processus. On pense évidemment à l’eau, aux énergies ainsi qu’aux médicaments, aux brevets, aux vaccins…mais la notion est bien plus large. Elle inclut des éléments matériels et immatériels de nature très différente. (1)

Comme l’a exposé le député communiste marseillais Pierre Dharreville, “nous avons tout un monde à nous réapproprier et à partager de façon équitable. Il y a urgence à construire la société autrement qu’autour d’un grand mouvement de privatisation et de marchandisation des ressources et des services.

 Sans protection des biens communs nous courons à notre perte, nous n’avons d’ailleurs qu’une seule planète…” Il a illustré son propos par l’exemple des vaccins : “les grandes puissances s’avèrent incapables de faire pression et d’obtenir la levée des brevets et le partage des vaccins avec l’ensemble de l’humanité…”

 

C’est à l’absence de propriété collective des ressources énergétiques et des moyens de production que l’on doit l’explosion des prix de l’électricité et du gaz ainsi qu’aux choix politiques libéraux de ne plus gérer les servies publics comme des biens communs mais comme des secteurs à privatiser et des salariés à exploiter, ainsi qu’on peut le constater avec le dépeçage de l’hôpital public et la remise en cause de la sécurité sociale, de toutes les protections sociales.

La portée d’une telle loi, si elle était votée, “permettrait d’intégrer un statut et une définition des biens communs dans le code civil (art.714)” a souligné le rapporteur, ce qui donnerait force à l’intervention citoyenne aux fins d’attribuer ce statut à tel ou tel bien et d’organiser la gestion et la protection de ce bien en s’appuyant sur le comité économique, social et environnemental.

Une proposition très novatrice qui va dans le sens de mettre un terme à la privatisation du monde…ce que n’a pas apprécié LREM qui a repoussé la proposition en commission.(2)

C’est la députée varoise de la 6e circonscription, Emilie Guérel qui est montée au créneau pour justifier l’opposition de son groupe, parce que cette proposition “modulait le droit de propriété  ce qui rendait le texte “inopérant…” développant tout un argumentaire juridique qui balaie d’un revers de main un texte jugé assez mal ficelé ! ?

 Elle trouve normal, en revanche, que des particuliers puissent avoir le droit de s’approprier des services publics tout à fait compétents non pas dans l’intérêt général mais pour en faire des biens privés à des fins lucratives qui en changent radicalement la destination et l’exploitation.

C’est bien à ça qu’on assiste aujourd’hui à grande échelle et qui provoque partout des réactions populaires naturelles devant les coups portés à nos services publics en général, de leur disparition même là où ils avaient des relais jugés non rentables, les déserts qu’on constate aujourd’hui mettant à mal l’égalité entre les territoires, y compris au sein des métropoles,  par l’éloignement des populations des infrastructures scolaires, sanitaires, culturelles, sportives et autres.

On est au cœur des enjeux politiques de la campagne et de l’un de ses thèmes centraux -avec celui de la sécurité d’emploi et de formation- que porte le député communiste Fabien Roussel, cosignataire de ces propositions de loi et candidat à la présidentielle. Propositions qui visent à susciter l’intervention citoyenne pour redonner au peuple les moyens d’être entendu par la conquête de droits nouveaux en même temps qu’elles font partie des fondements de la transition sociale et écologique alternative dont notre pays a besoin.

Car il s’agit de construire une véritable démocratie, incompatible avec le  pouvoir absolu du capital que ses représentants gèrent selon leurs intérêts propres et non pas au service de l’intérêt général : ça se saurait ! Ils s’emploient à donner le change par leur communication  relayée par les médias que les plus riches mettent à leur disposition.

La renationalisation d’EDF-GDF, entr’autre, fait partie de ces biens communs captés par des actionnaires qui nous enfoncent dans la crise, leur crise qu’ils veulent nous faire payer !

S’emparer des biens communs ne peut être qu’œuvre collective consciente.

 

René Fredon

(1)

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4590_proposition-loi

(2)

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/cion_lois/l15b4716_rapport-fond#_Toc256000011

 

 

 

Energies : leur prix flambe et la planète brûle..PCF une loi pour que les citoyens s’emparent  des biens communs..