La Seyne N. Bicais en appelle à de nouvelles élections : chiche !

 

Désormais minoritaire dans son camp, depuis la sécession décidée par deux de ses adjoints Colin et Capobianco suivis par 21 élus sur 35, la maire, Nathalie Bicais évoque “une tentative de déstabilisation”.

 Le mot est faible, il s’agit d’une crise politique aiguë moins sur les orientations libérales de leur programme municipal que sur les ambitions d’élus qui ont ou qui veulent des responsabilités  régionales et nationales. C’est notamment le cas du 1er adjoint, JP Colin, déjà vice-président de TPM et 7è vice-président du conseil régional en charge des finances.

Ne pouvant cumuler il a proposé la candidature du 3è adjoint G. Capobianco aux prochaines élections législatives pour tenter de reprendre le siège perdu en 2017 par Sébastien Vialatte, maire de Six-Frours.

 

Automatiquement vice-présidente de TPM, N. Bicais est également 2è vice-présidente du conseil départemental, maire de La Seyne elle ne peut cumuler d’autre mandat.

 

La dernière séance du conseil municipal détournée de son ordre du jour et la scission de son groupe qui a suivi lui sont restés en travers de la gorge. Elle essaie de faire contre mauvaise fortune bon coeur et appelle les mutins à se ressaisir en revenant sur leur décision. Tout en stigmatisant “la médiocrité des intrigues et des intérêts individuels…” et elle n’hésite pas à brandir la menace d’un retour aux urnes se disant prête à “remettre son mandat en jeu”.

 Geste qui se veut chevaleresque et qu’elle espère salvateur pour que tout rentre dans l’ordre. Rien n’est moins sûr vu le niveau atteint par leur crise interne, son étalage public et l’image qui en restera.

 

Dès les premiers mois, son 1er adjoint JP Colin, centriste (?) avait donné des signes d’impatience et de désir d’exister. Il adressait une lettre très politique à la population, sans en avoir parlé à la maire, lettre qui stigmatisait scandaleusement les associations et la précédente municipalité, suspectées de sympathie envers les pratiques supposées “séparatistes et communautaristes “?! Zemmour aurait apprécié. Initiative que N. Bicais a dû condamner publiquement !

 

C’était déjà une indication de la pensée ultra-droitère d’un 1er adjoint provocateur qui entendait imposer un point de vue très personnel mettant la maire et ses co-listiers devant le fait accompli. En réalité la liste “d’union à droite” était ouverte à l’extrême-droite et à ses idées.

Une telle situation ne peut avoir que des effets négatifs. Elle renforce le rejet des élus en général et alimente l’abstention qui traduit une très forte déception, une défiance en même temps qu’un rejet des politiques d’austérité, quelles que soient les majorités et qui pèsent sur les plus précaires, les plus isolés . On sait combien, à La Seyne, pèse l’abstention, en particulier dans les quartiers populaires les plus défavorisés où le chômage atteint des sommets.

 

L’équipe dirigeante actuelle s’est déconsidérée. Elle a montré sa nocivité, son mépris des questions sociales, sa volonté affichée de s’attaquer au logement public accessible aux revenus les plus modestes, son inefficacité en matière d’emplois et de réindustrialisation.

En témoigne son désintérêt pour les CNIM entreprise performante de haute technologie en grande difficulté financière, par défection d’un actionnaire anglais. Ses dirigeants sont en train de vendre une de leurs filiales, sans que la municipalité ne lève le petit doigt. Elle n’a même pas exigé une possible nationalisation afin de préserver l’emploi de centaines de salariés.es ! Elle avait laissé croire que l’Etat avait sauvé l’entreprise en lui prêtant un peu d’argent public.

 

Cette municipalité de bric et de broc mais très à droite, n’est plus en état de gérer la commune. Elle doit démissionner au plus tôt et laisser le corps électoral se donner des élus épris de justice sociale et de passion pour le bien public dans une société qui fait exactement l’inverse parce qu’au service des grands intérêts privés.

Mais il n’y a aucune fatalité si les victimes de l’austérité, des inégalités de toutes sortes décident de ne plus subir mais d’agir pour améliorer leurs conditions d’existence, leur cadre de vie en faisant reculer les inégalités jusqu’à éradiquer la pauvreté. Victor Hugo évoquait déjà en juillet 1849 à l’assemblée nationale “ce but sublime qu’est l’abolition de la misère“. On n’y est pas encore, ça ne dépend que de nous.

 

Un rassemblement le plus large possible de tous les progressistes, encartés ou non, est en mesure de construire un projet commun pour la ville à partir des besoins exprimés par les citoyens eux-mêmes, concepteurs et acteurs de leur avenir.

 

René Fredon

 

 

 

 

 

 

 

 

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