8Oe anniversaire du débarquement ,Macron à genoux devant l’Afrique
La cérémonie a commencé le matin à St Raphaël, à la nécropole de Boulouris où Macron a prononcé un discours avant de remettre la légion d’honneur à trois des six résistants prévus…d’un âge très avancé qui auront attendu très longtemps pour l’obtenir et qui ne la méritait pas moins.
La météo a modifié le programme des cérémonies et spectacles du 80è débarquement en Provence.
La patrouille de France a surplombé la cérémonie quelques dixièmes de secondes. Les présidents des Etas africains ne se sont pas bousculés, seul, celui du Cameroun a prononcé quelques mots convenus. Il es vrai que les rapports de la France avec ses anciennes colonies africaines sont devenus franchement marginaux.
Cela ne tient pas qu’à lui mais il n’améliore pas les relations avec le Niger et le Butrkina-Faso par exemple parmi bien d’autres qui ont visiblement mal vécu la colonisation. Il vient de se mettre en porte-à-faux avec l’Algérie qui n’apprécie pas son soutien au roi du Maroc lequel revendique le Sahara occidental, ce que conteste le Front Polisario et ne reconnaît pas l’ONU. Les chefs d’Etats sahéliens n’ont pas apprécié sa convocation, fin 2020 à Pau. Il prétendait rétablir la politique de la France en Afrique…Une Afrique très sollicitée et qui n’a pas besoin de lui en particuier.
Son discours, est-ce un hasard, a porté sur le devoir de mémoire de tous ceux -quelles que soient leur origine et leur nationalité- qui ont participé aux débarquements et à la guerre contre le nazisme aux côtés des résistants regroupés dans l’affontement avec l’ennemi commun. Le Var rouge, à l’époque, était très à gauche. Avec d’autres courants de pensée ils se sont retrouvés dans une Résistance très pluraliste et de longue date.
Macron n’a pas fait dans la dentelle :”Officiers de l’Empire ou enfants du Sahara, natifs de la Casamance ou de Madagascar, (…) ils n’étaient pas de la même génération, ils n’étaient pas de la même confession, (…) ils étaient pourtant l’armée de la nation, armée la plus fervente et la plus bigarrée“...« en appuyant sans modération sur le rôle joué par l’armée d’Afrique. Comme si tous ceux qui n’avaient jamais foulé la terre de France étaient là de leur plein gré.
Comme s’ils étaient là comme Français poussés par un élan national irrésistible ? Et Ma cron dit çà à trois générations plus tard, 70 ans après leur indépendance et le vécu de leurs parents, grands parents, arrières grands parents à qui l’on disait que la France était leur pays et les « protégeait », ils devaient surtout obéir et se contenter de peu.
Nécessité oblige , le chef de l’Etat en a rajouté une grosse louche : “la part d’Afrique en France est aussi ce legs qui nous oblige, c’est le même geste de reconnaissance, de fraternité, d’espérance pour l’avenir que la Nation accomplit aujourd’hui.”La France n’oublie rien des sacrifices des Congolais, des Béninois, ni ceux des peuples du Burkina Faso, du Mali et du Niger“. Paroles, paroles...
Ajoutant que “leurs noms doivent continuer d’être donnés à nos rues, à nos places pour inscrire leur trace impérissable dans notre histoire“.
On saura le lui rappeler en ces moments très inquiétants où, en France -et à sa politique-, un tiers des suffrages suit un parti pro-fasciste qui excite à craindre «le grand remplacement de la population française » par celle qui vient d’Afrique et d’Afrique du Nord ! En plus de celle qui y est déjà installée et pas considérée comme Française à part entière par certains qui revendiquent « la préférence nationale » anti-constitutionnelle.
Macron lui préfère un gouvernement à l’arrêt plutôt que donner au NFP, arrivé en tête aux législatives, la possibilité de mettre en œuvre un tout autre contenu progressiste et une autre méthode de gouvernement à l’opposé du présidentialisme qu’il dit plus «démocratique» et encore plus inefficace ?
Bien entendu qu’il nous faut cultiver la mémoire des peuples -et surtout le respect- qui ont vécu nombre de guerres, locales, régionales et mondiales, pas seulement pour mettre des héros en avant mais surtout pour se demander comment les éviter et donc pourquoi on n’y arrive pas ? On est en plein dedans, à l’échelle mondiale, avec un haut degré de risques majeurs.
Autre interrogation : comment se fait-il que les mêmes forces politiques qui ont émergé dans les années trente et provoqué la 2è guerre mondiale épouvantable, aux 60 millions de morts, à la Shoah, aux génocides permanents, à la déshumanisation totale…puissent aujourd’hui refaire surface, être banalisées, cachées derrière leur petit doigt, niant leurs origines, prêtes à tous les compromis et procès en diffamation ?
On ne pourra plus dire: « on ne savait pas ».
René Fredon