Un nouveau maire élu à New-York ,Zohran Mamdani, socialiste et musulman

A 4 h (française) ce matin, New-York était en liesse fêtant l’élection du très jeune maire qui ne veut pas livrer sa ville aux affairistes, clairement opposé à Trump qui lui a déjà déclaré la guerre.

Un événement, une victoire qui feront date et qui nous mettent du baume au cœur par ces temps lourds de menaces les plus sérieuses sur nos vies qui passent bien après les profits indécents de quelques-uns, maîtres de la finance et de l’optimisation fiscale, incarnation du capital.

Qui l’aurait dit ? On en entendait si peu parler…Quel coup de pied au cul (et au culte) pour Trump et ses fanatiques qui le suivent dans ses décisions blanches un jour, noires le lendemain. Gavés de nationalisme et de suprémacisme blanc, admirateurs des ultra-riches et de leur président assoiffé de dollars et fier de la domination qui a placé les E-U au 1er rang mondial. Ce qui n’est plus du tout le cas…

Et voilà qu’après son retour au pouvoir, il perd la première grande élection à New-York. Son candidat battu par un jeune américain de 34 ans, socialiste et musulman, issu de la gauche du parti Démocrate. Trump n’a d’ailleurs pas manqué de le lui faire savoir, en dictateur, qu’il le priverait de subventions ! Histoire de lui faire peur.

Mieux, il avait mis en demeure les électeurs.ices et le candidat républicain en ces termes : «Que vous aimiez personnellement Andrew Cuomo ou non, vous n’avez vraiment pas le choix. Vous devez voter pour lui et espérer qu’il fasse un travail fantastique. Il en est capable, Mamdani ne l’est pas ! «  écrivait le goujat sur son réseau.

Il ne croyait guère en son poulain, ancien «démocrate» pas retenu par les siens face à la popularité, au dynamisme et à la capacité du candidat progressite à rassembler les New-yorkais.es de tout âge, de toutes origines, de toutes conditions sociales qui se sentent respectés par ce jeune maire qui respire la sincérité et la détermination, si représentatif de cette ville qui attire le monde entier.

Il avait le soutien de Barack Obama et l’engagement du sénateur Bernie Sanders, le leader très à gauche à ses côtés qui secoue le parti Démocrate.

Le jeune maire s’est engagé pour, notamment, lutter contre la vie chère et les inégalités sociales, l’écologie sacrifiée, pour en finir avec ces méthodes dictatoriales et ces politiques anti-démocratiques s’il en est. Il avait comme principal adversaire, l’ancien gouverneur démocrate de l’Etat de New-York, Andrew Cuomo 67 ans qui se présentait sous l’étiquette « Indépendant ». Il avait été battu à la primaire démocrate. Trump en avait fait »son» candidat nettement battu.

Un troisième homme, le républicain Curtis Sliwa,71 ans, disait ne pas vouloir se désister pour le «démocrate» choisi par Trump qui qualifiait Zohran Mamdani de « petit communiste » qui mène camapagne depuis plus d’un an, qui a su motiver la population de la plus grande ville américaine, grâce à ses dizaines de milliers de militants disponibles au fil des mois sur le terrain, au contact d’une population ignorée.

Portant à domicile, non pas la « bonne parole « mais d’abord l’écoute des attentes new-yorkaises multiples et urgentes avant leurs propositions très à gauche comme la gratuité des transports, le financement du gel des loyers par les très riches, les crèches gratuites…

Zohran Mamdani est aussi un fervent défenseur de la cause palestinienne et a, à plusieurs reprises, qualifié la politique israélienne de «politique d’apartheid».
Il s’est illustré par ses nombreuses prises de parole contre l’islamophobie, et souhaite mettre fin au «sentiment anti-musulman» devenu, selon ses mots,«endémique» à New York. Il fustige également une police «corrompue et raciste».

Tout en espérant que la dynamique de la campagne qui a placé Zohran Mamdani en tête et nettement jusqu’au bout, ait des répercussions sur Trump qui ne peut pas en dire autant, il déçoit énormément aux E-U, ce qu’il n’est pas prêt de reconnaître.

Au contraire, il a ouvert la chasse à l’immigration en même temps que la chasse à ses ennemis politiques par une justice de plus en plus choisie et soumise.

Cette victoire sur « l’empereur » pèsera sur le dictateur qui minore déjà l’évènement, en tout cas elle redonnera du tonus aux oppositions qui semblent hiberner depuis le retour de Trump au pouvoir qui se comporte comme l’empereur de l’occident et au-delà si c’est possible. .

Cette année il aura confirmé des actes et des objectifs les plus irréels, les plus confus sinon négatifs et dangereux à court terme, car appuyés sur les extrêmes-droites les plus fascisantes aux Amériques comme en Europe.

Que ça fait du bien de saluer une telle bonne nouvelle venant des E-U ! Pour ma part, c’est bien la première fois de toute une vie militante que je m’intéresse à leurs élections locales.

En France, nous avons à gauche, beaucoup de leçons à tirer de cet évenement qui découle d’un contexte politique qui nous est commun à de nombreux égards.

Assumer clairement nos objectifs, en démontrer l’urgence et les moyens à mettre en œuvre, à l’écoute et en appui du mouvement social, face à un capitalisme organisé et tenant à ses privilèges.

Autrement dit : vive la lutte des classes !

René Fredon

Zohran Mamdani élu maire de New York, le nouvel espoir anti-Trump – L’Humanité

 

Qui est Zohran Mamdani ?

Américain d’origine indienne, Zohran Mamdani est né en Ouganda en 1991. Il vit aux États-Unis depuis l’âge de sept ans et a été naturalisé en 2018. Sa mère, Mira Nair, est une réalisatrice mondialement connue, lauréate de la Caméra d’or à Cannes pour Salaam Bombay! en 1988 ; son père, Mahmood Mamdani, enseigne l’anthropologie à l’université Columbia (New York).

 

Un nouveau maire élu à New-York..