Municipales à Toulon : la droite aux abois
Michel Bonnus, le sénateur LR du Var avait annoncé à la mi-janvier qu’il serait candidat aux municipales de 2026, pas pour être «le déstabilisateur » disait-il mais pour rassembler bien sûr, face à la candidate aux dents longues, députée RN de Toulon, Laure Lavalette, l’une des porte-parole du groupe à l’assemblée nationale.
Voilà qu’autour d’Hubert Falco, inéligible pendant 5 ans, une réunion vient d’avoir lieu la semaine dernière qui met les compteurs à zéro. V-M en a eu la primeur avec photo des cinq cadres Michel Bonnus, Hubert Falco, Josée Massi, Benoit Pelletier et Yannick Chenevard, député de Toulon (1ère circ). B.Pelletier étant le directeur de cabinet du président de TPM de Falco à Giran.
Un collectif d’adhérents LR de longue date. Ce n’est plus le cas depuis le virage de leurs cadres vers la macronie comme Falco, Estrosi et Muselier pour ne citer qu’eux, à la fin août 2021. Une autre partie a suivi Ciotti adossé au RN qui s’en félicite vu les convergences idéologiques très fortes comme l’exprime Retailleau, le nouveau président LR, ministre de l’intérieur à qui le RN reproche de ne pas en faire assez en matière d’assitanat social, de sécurité et d’immigration notamment. Ce qui va de pair
avec leur soutien inconditionnel de Netanyhaou et de Trump.
Il en ressort que le quintet dit ne vouloir qu’une seule liste, pour espérer être au second tour. Il se laisse le temps de désigner le ou la tête de liste. Etant entendu que sur les quatre éligibles, candidats.es potentiels, seul Bonnus n’a pas suivi l’ex-patron du Var toujours en politique. Bonnus, lui, assume son choix vers Retailleau et reste en lice pour être à la tête d’une liste unique de centre-droit pour éviter que le RN ne reprenne Toulon. De 1995 à 2002 on a vécu scandales après scandales…
Le FN d’alors avait exploité les déboires du règne du sénateur-maire de Toulon Maurice Arreckx (UDF), l’homme fort du Var qui se prenait pour «le parrain» et se permettait de flirter avec le caïd du département, sans compter les chefs de ses condamnations qui l’ont conduit aux Baumettes : corruption, marchés publics et pots de vin, détournements d’argent public, des magouilles à n’en plus finir…
Le problème c’est que nous avons un gouvernement de centre droit donc très libéral depuis 2017, qui met la France en jachère et en surendettement, ses territoires moins subventionnés, les classes populaires et moyennes, urbaines et rurales, en perte de leur pouvoir d’achat, de leurs protections sociales, de leur confiance en l’avenir. Mais les grandes entreprises ont reçu 211 mds d’argent public en 2023, leurs actionnaires en ont profité. Nos services publics eux, sont sacrifiés.
On le sait, le bloc de centre-droit (Macron+LR) n’a pas de majorité, les deux autres non plus, ce qui permet au RN d’ approuver ce qui lui va et de menacer le gouvernement s’il ne va pas assez loin dans les mesures ultra-conservatrices -et c’est peu dire- qu’il ne manquerait pas d’imposer, à tous les niveaux.
Sauve qui peut !
Nous sommes à quelques jours d’un vote crucial des députés : la confiance ou non à Bayrou et à son budget 2026. Confiance qui logiquement, devrait être refusée et donc entraîner la démission du gouvernement et la nomination d’un ou d’une autre.
Cette stratégie est le fait d’un accord avec Macron pour tenter de culpabiliser les députés entre deux chaises que Bayrou essaie de séduire, « sinon c’est le chaos, voire le suicide » leur dit-il ! En même temps qu’il se dit prêt à renoncer aux deux jours fériés et à quelques modifications, histoire de récupérer quelques votes ?
Et, en même temps, surtout, il occupe l’espace médiatique et vise l’opinion publique à deux jours d’un appel citoyen à bloquer le pays qui prend de l’amplitude dans l’engagement des syndicats, des associations, des partis de gauche… en osmose avec le ras-le-bol des victimes de l’austérité et des inégalités qui ne cessent de croître.
A Toulon, gardons à l’esprit les législatives de juillet 2024, la candidate RN L. Lavalette a été élue au 1er tour dans la 2è circonscription ! Tandis que le candidat RN, S. Soulé (42,28) est arrivé premier au 1er tour dans la 1ère circonscription. Seul le bon score du candidat Eric Habouzit LFI-Nouveau Front Populaire (22,38) et son désistement ont permis de battre le RN. Dans la 2è la candidate Isaline Cornil LFI-NFP a fait 24,75, devançant la droite.
A l’assemblée nationale le NFP est devenu le premier groupe politique, devant le RN qui se voyait déjà à Matignon. Puis les groupes de gauche se sont séparés devant l’hégémonisme de LFI et des divergences de fond et de méthodes
A cette heure, on peut convenir qu’il y a le feu dans la maison France. Et que le risque du RN au pouvoir demeure le pire des dangers. D’autant qu’il a aspiré une grande partie des cadres et de l’électorat LR, à commencer par leur ex-président Ciotti. Leur influence s’est évaporée, de 6 à 8% selon les élections.
La gauche a la vocation de rassembler tous les progressistes, femmes et hommes, pour transformer la société et construire un avenir de paix, de justice, de liberté, d’égalité et de fraternité, une véritable République. Et donc d’en finir avec la dictature de l’argent et de ceux qui en ont beaucoup et jamais assez ! Ce que nous vivons.
Pour cela, les partis qui composent cette gauche pluraliste n’ont pas d’autre choix que de s’unir et d’agir dans la transparence et à l’écoute du peuple pour reconquérir…sa confiance.
René Fredon