
Communiqué de presse – Fédération du PCF du Var
Un projet industriel de défense mensonger et en zone inondable : l’État et les collectivités font prendre un risque environnemental et financier aux populations.
La relance industrielle annoncée dans le Var constitue un revirement historique. Ce serait une bonne chose, si la réalité de ces projets ne relevait pas d’un inquiétant aveuglement stratégique.
Le projet de réindustrialisation militaire à La Londe-les-Maures, porté par Naval Group – entreprise privée à participation publique – incarne cette dérive.
Le transfert de l’usine de torpilles de Saint-Tropez vers La Londe-les-Maures signifie un retour sur un ancien site public aujourd’hui privatisé, désormais inadapté. L’ancien site des Bormettes, autrefois cohérent dans une logique étatique, est aujourd’hui enclavé dans une urbanisation désordonnée.
Situé en zone inondable avérée, il présente des risques reconnus pour les personnes, les infrastructures et les finances publiques. Coincé entre la mer, la nappe phréatique et les habitations, il ne saurait redevenir un site industriel sans aggraver la vulnérabilité du territoire.
À cela s’ajoute une opacité préoccupante autour d’un modèle fondé sur la financiarisation de l’armement. Naval Group, issue de la privatisation progressive de la DCAN, oriente sa stratégie vers la rentabilité et les grands contrats à l’exportation.
Le centre d’excellence prévu à La Londe-les-Maures – dédié aux drones navals, systèmes autonomes et armes sous-marines – est présenté comme un fleuron technologique au service de la Marine nationale. Mais sa pérennité dépend de marchés étrangers incertains, dans un secteur très concurrentiel où la France accuse un retard technologique manifeste.
Cette dépendance rend le projet économiquement fragile, avec peu de garanties sur sa durabilité ou sur les retombées locales.
Par ailleurs, l’argument de la création d’emplois ne résiste pas à l’examen. Il s’agirait principalement de transferts internes de personnel : redéploiement depuis Lagoubran (Toulon), fermeture du site de Bagneux (Île-de-France), cessation des activités à Saint-Tropez. A ce sujet, le site de St Tropez serait dédié à un projet immobilier qui compte tenu de son emplacement « pieds dans l’eau » sera très lucratif, pour les promoteurs.
Autrement dit, il ne s’agirait pas de créations nettes d’emplois, mais d’une concentration d’activités existantes, présentée à tort comme un levier de dynamisme économique.
Ce point interroge directement la légitimité des aides publiques mobilisées.
Un débat qui ne peut être confisqué
Un tel projet ne peut être décidé entre quelques élus, préfets et industriels, sans débat public. Réindustrialiser un territoire, a fortiori dans le domaine de la défense, implique des enjeux stratégiques, sociaux, environnementaux et d’aménagement du territoire.
C’est un choix de société qui engage la nation entière et les populations concernées. Il ne peut être imposé sans transparence, sans évaluation indépendante, ni sans débat démocratique.
Pour toutes ces raisons – fragilité économique, vulnérabilité environnementale, absence de contrôle démocratique, opacité industrielle – ce projet doit impérativement faire l’objet d’un débat public ouvert.
Une autre réindustrialisation est possible .
Les communistes dénoncent la désindustrialisation accélérée du pays. Mais la réindustrialisation, nécessaire à notre souveraineté, ne peut se faire qu’avec de projets industriels COHERENTS, viables, et défini avec les salarié-e-s et les populations.
La politique industrielle de la France doit s’inscrire dans un nouveau modèle de développement, compatible avec une défense nationale indépendante, souveraine et non agressive.
La défense doit servir à protéger le territoire et non à participer à des opérations extérieures.
- Les communistes dénoncent:
•
Une communication mensongère sur l’emploi, entre créations réelles et simples mutations internes.
•
Une réindustrialisation de façade, déconnectée des réalités sociales et écologiques ;
•
Une vision court-termiste, dictée par les logiques financières plutôt que l’intérêt général ;
•
Une politique territoriale incohérente, exposant les populations à des risques connus ;
Les communistes proposent :
•
Une réorientation complète de la stratégie industrielle, vers un véritable pôle public de défense, démocratique et ancré dans les territoires ;
•
Une diversification industrielle utile, au service des populations et de l’intérêt général ;
•
Des implantations compatibles avec les enjeux climatiques et humains ;
•
Un soutien prioritaire aux industries utiles (énergie, santé, transport maritime), dans une logique de transition écologique des modes de production et de vie. - Les communistes sont prêts à en débattre et à agir, avec celles et ceux qui veulent développer une industrie Française de progrès social, de respect écologique, au service du progrès humain.